Les urgences en psychiatrie ont droit de cité dans les textes officiels depuis les années 1990. Actuellement, la notion d’urgence psychiatrique diffuse dans les services d’urgence, les centres de crise, mais aussi dans tous les lieux d’accueil et notamment les centres médico-psychologiques, anciennement dévolus au suivi au long cours. Elle constitue une discipline toujours en mouvement, particulièrement attractive pour les jeunes générations d’infirmiers et de médecins, où le travail en équipe trouve tout son déploiement. De l’avis de tous, le traitement de l’urgence nécessite une bonne connaissance des pathologies et des traitements, et une connaissance en permanence actualisée. La notion dite purement dimensionnelle de l’urgence n’est plus répandue que chez les non-praticiens de l’urgence, tant les pathologies catégorielles ont leur importance. A cela s’ajoute le contexte situationnel dont le rôle complexe méritait un traitement à part entière. Ainsi est-il facteur de décompensation ajouté aux défaillances d’adaptation du patient, ou au contraire facteur d’étayage, allégeant la décision d’orientation même dans les cas les plus lourds. Pour le professionnel de l’urgence, il représente certes une mine inépuisable d’informations cliniques, ou une médiation pour entrer en contact, mais il représente aussi un fardeau à gérer de façon à peine professionnelle, sans rapport avec la pathologie ou le traitement. Ainsi, que faire des armes si le patient les exhibe, que faire des animaux de compagnie, ou comment traiter un patient célèbre ? Nous espérons que ce fascicule répondra aux attentes des psychiatres, quel que soit leur degré de familiarisation avec l’urgence.
Marie-Jeanne GUEDJ & Jean-Charles PASCAL (Dir.) : « La psychiatrie en urgence »
Editions de l’Interligne (en collaboration avec les laboratoires d’Esai), 2006. 320 p.