Le sexe est inscrit dans le patrimoine génétique dès la fondation de l’individu ; pourtant l’expérience montre que l’identité sexuelle n’est pas immédiatement accessible, ni pour le sujet, ni pour le groupe culturel.
Un examen de la livraison de ce numéro montre les difficultés théoriques mais aussi émotionnelles qui surgissent dès lors qu’on tente d’explorer les marquages sexuelles de l’autre. A première analyse, les nôtres nous paraissent évidents et nécessaires, ceux des autres anecdotiques et barbares.
Il apparaît d’ailleurs que sur des problèmes aussi importants que l’excision, par exemple, il soit bien difficile l’avoir un raisonnement scientifique : considérée comme un rite effectué dans une société traditionnelle, on accepte plus ou moins aisément de réfléchir à partir des descriptions anthropologiques, mais dès que cette pratique est pratiquée sur notre sol même, alors il n’y a plus guère de place pour la réflexion encore moins pour une approche scientifique. On serait tenté d’affirmer à la lecture des textes et des faits récents, que sur ce sujet, il n’y a, actuellement, que des points de vue. Nous en sommes au balbutiement de la réflexion. La Nouvelle Revue d’Ethnopsychiatrie réunit des anthropologues, des psychopathologistes et des éthologistes autour de ces interrogations :
Pourquoi l’identité sexuelle doit-elle surgir de la confusion ?
Quelles sont les logiques de la construction de l’identité sexuelle dans les sociétés, traditionnelles ?
Comment se constitue l’identité sexuelle dans des sociétés dénuées de tout rituel d’initiation défini comme tel, comme en Occident ?