Maux d’Exil n°14 – Mars 2006

La lettre du Comede (Comité Médical pour les Exilés) aux membres du réseau. 8 p.

DOSSIER : VIOLENCE ET TORTURE, SURVIVANTS ET SOIGNANTS

Sommaire

L’expérience d’un exilé : « Quand je ferme les yeux », Kemal ASLAN – Demandeur d’asile

« Parler de la torture n’est facile pour personne. La torture humile, viole les corps, exploite la faiblesse de l’être humain. Elle provoque en particulier la peur, peur de la douleur, mais surtout peur durant l’attente, peur des conséquences, et peur des souvenirs. Elle entraîne une destruction de la personnalité, elle fait honte. Quand je ferme les yeux pour me rappeler ce que j’ai vécu, je me sens écrasé par une immense tristesse, une souffrance et une douleur très fortes. Pourtant, il faut briser le silence, il faut que les choses soient dites dans la dignité, sans désir de vengeance. Je dirais que c’est ma façon de rendre justice ».

L’expérience d’une psychothérapeute : « Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises victimes », par Brigitte LEMAINE – Sociologue, Réalisatrice, elle prépare actuellement un documentaire sur la torture

Entretien avec Françoise SIRONI – Psychologue, Maître de conérences à l’Université Paris 8, Expert près de la Cour d’appel de Paris

L’expérience d’un chirurgien : « Le chirurgien et l’Occident magique », François BOILLOT – Chirurgien orthopédiste à l’Hôpital Saint-Michel de Paris, Consultant pour le Comede et pour Médecins sans frontières

L’observation du Comité Médical pour les Exilés : « Violence, torture et séquelles traumatiques chez les exilés », Le Comede – Rapport d’activité et d’observation 2005

Parmi les 5027 patients accueillis au Comede en 2005, la moitié ont eu à subir la violence politique dans leur pays d’origine, et un quart présentent des séquelles traumatiques. À distance du traumatisme, les conséquences de la violence et de la torture sont le plus souvent physiques et mineures. Toutefois, les survivants présentent un risque accrû de psycho-traumatisme grave, plus important encore dans le cas de la torture que des autres formes de violence. Diagnostiqué chez 10% des aptients du Comede en 2005, le psycho-traumatisme représente la pathologie grave la plus fréquente chez les exilés. Les patients concernés relèvent d’une prise en charge médico-psychologique de moyen terme, une prise en charge compliquée par le climat d’urgence et de suspicion lié à la procédure actuelle de demande d’asile en France.

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