Max KOHN (dir.) : « Yiddishkeyt et psychanalyse »

MJW Féditions, coll. Psychopathologie fondamentale, 2007. 176 p. 18,99 €

Les auteurs de ce volume : Serge Bédère, Jean-Jacques Blévis, Jacques Broda, Michel Guibal, Janet Hadda, Max Kohn, Elisabeth Lagache, Céline Masson, André Michels, Jean-Jacques Rassial, Roger Reiss, Régine Robin, Robert Samacher, Rosette Tama.

Ouvrage publié avec le concours de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Max KOHN est psychanalyste, membre d’Espace analytique, Maître de conférence habilité à diriger des recherches (HDR) à l’Université Paris 7 – Denis Diderot, UFR de Sciences Humaines Cliniques. Il est également lauréat du Prix Max Cukierman (en 2006).

Que reste-t-il d’une langue quand l’usage a disparu ? Les mots qui reviennent à l’esprit et se transmettent aux enfants et aux petits-enfants rappellent tout une culture et son histoire. En ce début de XXIe siècle, le monde yiddish a été presque complètement détruit. Le monde yiddish, la yiddishkeyt, comme lien social a été détruit, mais la langue existe. C’est une des voix du peuple juif. La parler procure de la tendresse pour le langage et le lien social, même si une partie du peuple juif est en cendres et de s’en rappeler est douloureux. Pourtant les traces restent et produisent des effets inconscients. Cet ouvrage suit ces traces et scrute le désir de conserver cet héritage culturel. Dans le prolongement de ces considérations, on peut évaluer si la culture yiddish est en train de mourir ou si elle a encore un avenir.

Il existe un effet de yiddish préanalytique dans l’histoire de la psychanalyse. Prenez n’importe quel mot d’esprit yiddish et analysez-le, vous trouverez l’enseignement de Freud sur le rapport de l’analyse du transfert à celle d’une langue : Quelle langue parlez-vous ? Vous ne savez pas. Où est une langue ? Dans le transfert. Nous ne parlons pas la même langue et nous ne savons pas où elle est. Une langue nous traverse inconsciemment. Est-ce que je cherche une langue ou est-ce une langue qui me trouve ?

« – C’est mon nouveau petit frère », s’est vantée une petite fille de cinq ans à son amie.

« – Comme il est mignon, comment s’appelle-t-il ?

– Je ne sais pas. Je ne comprends pas un mot de ce qu’il dit. »

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