Médecine et crimes contre l’humanité.

Biographie : Présenté par Claire Ambroselli, complété par une étude d’Anise Postel-Vinay sur les expériences humaines dans les camps de concentration, cet ouvrage est principalement constitué par le journal de déportation d’Adélaide Hautval (1906-1988), qui, médecin à Auschwitz en 1943, refusa de collaborer aux « recherches médicales » des nazis.

Adélaïde Hautval, médecin au bloc 10 – celui des expérimentations médicales concentrationnaires – nous révèle la capacité qu’elle eut, en pleine horreur, de dire non à une criminalité à laquelle on croyait pouvoir l’obliger, comme on croyait pouvoir lui imposer ce que personne ne peut imposer à d’autres, quelles que soient les conditions de leur cohabitation : des principes mis en œuvre, en pleine guerre mondiale, par des régimes politiques dont la violence cachait les fondements.

Adélaïde Hautval nous communique au cœur même d’un camp criminalisé par d’autres comment elle y a vécu les principes d’humanité par lesquels s’opposer à cette même criminalité.

Porteur d’un double témoignage – de médecin et de femme arrêtée pour avoir défendu une famille juive – le journal d’Adélaïde Hautval oriente le travail qui sous-tend le projet même de cette collection : découvrir et comprendre la « fabrique du corps humain » médicalisée depuis Vésale dans des normalisations multiples, « biologisée » depuis le le XIX ème siècle dans des politiques diverses.

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