Nazir HAMAD : « L’Enfant adoptif et ses familles »

Denoël, 2001.

Nazir HAMAD est docteur ès Lettres en psychologie clinique, psychanalyste pratiquant à Paris, et directeur d’un CMPP dans l’Essonne. Il a travaillé avec Françoise Dolto, avec laquelle il a publié un livre d’entretiens intitulé Destins d’enfants paru chez Gallimard en 1995. Il est membre de l’Association lacanienne internationale.

La demande d’adoption ne cesse de questionner le corps social sur sa structure de base, la famille. Cette demande est si multiple qu’elle devance l’évolution de la société. Famille monoparentale, famille homoparentale, famille multi-ethnique étaient des thèmes courants dans l’adoption bien avant qu’ils n’apparaissent au grand jour. L’adoption reste donc un observatoire privilégié pour questionner les mutations sociales à venir.
Qualifier un enfant d’« adopté », c’est perdre de vue que l’adoption implique au moins trois partenaires : un homme désirant élever un enfant avec sa conjointe, une femme partageant avec lui ce désir et un enfant qui entame le processus de deuil d’une première séparation grâce au désir porteur des adultes tuteurs.
Mais le troisième partenaire, c’est avant tout l’Autre, celui qui vient en tiers entre les parents et l’enfant. Cet Autre, depuis sa place de référence symbolique, fait qu’une famille n’est pas seulement biologique, et surtout jamais monoparentale. La monoparentalité n’est qu’une fiction qui se voudrait fondatrice. C’est elle qui fait naître Adam de la terre ou Pinocchio du bois sculpté de Gepetto.

Une réflexion en profondeur sur l’adoption permet ainsi de poser autrement des questions essentielles. Qu’il s’agisse du désir d’enfant, de la stérilité biologique et des remèdes que veut y apporter la science moderne. Ou encore de l’enjeu que représente l’adoption dans la vie internationale.

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