Nicolas ABRAHAM : « Rythmes de l’œuvre de la traduction et de la psychanalyse »

Flammarion, coll. La philosophie en effet, 1985.

L’œuvre de Nicolas ABRAHAM est maintenant largement connue en France du public psychanalyste et philosophe, en particulier grâce au Verbier de l’homme aux loups et à L’Écorce et le Noyau, publiés dans la même collection.

À la suite de Jonas, publié en 1981, et déjà consacré aux problèmes de la traduction, cet ouvrage révèlera davantage l’intérêt que portait Nicolas ABRAHAM aux questions de poétique et de critique littéraire.

Les trois longs articles rassemblés dans cet ouvrage sont des études conçues entre 1948 et 1962. Commentant les investigations de Husserl, de Heidegger ou de merleau-Ponty, Nicolas ABRAHAM analyse la dimension temporelle dans le phénomène de la création poétique. Son originalité est de mettre en parallèle l’œuvre poétique et l’élaboration qui s’opère dans la clinique psychanalytique. Les rythmes de cette dernière sont ceux d’un déroulement dont le champ d’apparition est constitué par le drame de la douleur, de la souffrance et de la nostalgie. La tâche du psychanalyste est de créer des conditions pour qu’un phénomène « muet » se mette à parler, s’organise en un récit.
Rythmes s’adresse ainsi aux critiques littéraires. C’est un livre qui envisage le métier d’écrivain comme métier de lecteur et engage les voies d’une critique de la réception avant la lettre. La réception selon Rythmes implique l’attitude poétique du lecteur face à un enchaînement d’éléments imprévus qui le touchent et qu’il se surprend à faire siens.

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