Notre propos est de déterminer comment avoir prise sur la problématique psychanalytique du trauma, en sa spécificité, soit :
d’une part, en faisant droit à la clinique du sujet inconscient en démarcation des « traumatologies », ce qui requiert une investigation métapsychologique(1) ; d’autre part, en articulant au plus près la dimension sociale à la dimension clinique ouvrant ainsi la voie à une « clinique sociale du trauma », telle que nous la présentons ailleurs(2). Ce qui se dégage alors, c’est le sujet du trauma, à l’interface du symptôme et du collectif.
Le trauma, Schibboleth de la psychopathologie
C’est un fait que la notion de trauma fait florès, ce qui d’emblée interroge : pourquoi le trauma est-il devenu un Schibboleth des discours psychopathologiques et sociaux ? Entendons que « trauma », « traumatisme », « traumatique » semblent promus comme les « mots de passe » de toute explication. Cette inflation de la notion de trauma accrédite des confusions que l’élucidation métapsychologique permet de lever, par l’exploration des contradictions de la catégorie de trauma inconscient. Si le trauma fait image de façon si saisissante, il convient de saisir, au-delà, la pensée qu’il recèle, au moyen du « savoir inconscient ».
L’explication traumatologique est en effet récurrente, et justement à l’intersection des pathologies et des « accidents » sociaux : que l’on songe à l’expression d' »accidenté de la vie ». Le traumatisme s’impose en mode de déchiffrement du malaise collectif : tout est devenu « traumatisme » et à partir de cette généralisation, s’embrayent tout de go des dispositifs de remédiation, de « désensibilisation » au trauma. Il se confirme que nous sommes sur la voie d’un « pantraumatisme », pour la même raison que monte au zénith du malaise de la culture la figure du préjudice(2).
Cette imbrication des registres clinique et social demande assurément à être interrogée : pourquoi les discours et les pratiques sociaux déchiffrent-ils si obstinément les dérèglements en termes traumatiques et que mettre sous cette notion qui interroge un point aigu de collision entre réel et sujet ?
C’est en ce point que la dimension inconsciente s’impose et que la « sorcière métapsychologie »(3) se trouve requise.
Le trauma et son sujet
La psychanalyse reprend assurément le terme de trauma d’un registre médico-chirurgical, ce dont témoigne la signification littérale de blessure. On peut se demander s’il ne s’agit alors que de mettre en évidence les concomitants psychiques inconscients de cet événement qu’est l’effraction de l’intégrité bio-psychique, à commencer par le revêtement cutané de l’être vivant ou s’il n’y a, à la limite, qu’une référence métaphorique : le « trauma psychique » ne serait jamais qu’un trauma « pour ainsi dire », en vertu d’une analogie par ailleurs insistante avec un processus foncièrement corporel. Car autant le trauma physique est objectivement descriptible comme effet de choc entre l’agent traumatogène et l' »objet-cible » de cette action physique , autant le trauma dit « psychique » ne prend sa signification que par sa réfraction dans un « sujet ». Importer le trauma dans le registre des processus psychiques, n’est-ce pas forcer les ressources de la notion, se payer d’un mot alors sur-invoqué ?
On le verra, l’usage psychanalytique freudien de la thématique traumatique ne se réduit précisément ni à un démarquage psychologique ni à un usage externe analogique. L’usage psychanalytique redéfinit l’expérience traumatique, en en accusant réception dans sa propre clinique, et en tire une élaboration théorique métapsychologique originale. Il y a, dans la référence-même au réel traumatique, un effet de métaphore, dans la mesure où c’est bien comme désastre somatique que se décrit le trauma « proprement dit » : mais, d’être ainsi introduit dans le circuit de l’explication des « processus inconscients », la notion confirme sa portée, à la fois déplacée et en quelque sorte décuplée.
Le trauma, entre événement et expérience
Partons en effet de l’usage immédiat du terme, celui auquel Freud adhère a minima dès lors qu’il l’utilise.
Le traumatisme est cette irruption d’un fragment du monde extérieur dans l’enclos de l’organisme, espèce de « percement » de la ligne de démarcation du « dedans » et du « dehors ». Si le trauma est proprement corporel, il affecte ipso facto la psyché : l’événement du traumatisme (a parte objecti) implique une expérience du sujet (a parte subjecti). Le propre du trauma est justement de rapprocher, de façon catastrophique, le sujet vivant, décrit à l’occasion par Freud comme « vésicule » et un fragment du monde extérieur et, corrélativement, d’écraser en quelque sorte la psyché du sujet sur son soma rendant la distance brusquement impossible. Ce qui traduit le plus justement le climat de désastre, affectant simultanément le « dehors » et le « dedans ». Non seulement le sujet se trouve « traumatisé », mais encore il devient en quelque sorte son propre trauma, identifié à lui et figé dans son histoire.
Il serait donc bien plus juste de dire que l’événement traumatique implique une redistribution immédiate des relations entre soma et psyché, en touchant à l’intégrité et à l’économie intime du sujet. Par ailleurs, cet « événement-expérience » affecte indissociablement le rapport à l’autre, d’une part a contrario en ce que le sujet est mis en position d’esseulement extrême, tout en étant confronté à la potentialité d’agression de l’autre mobilisation contre l’altérité envahissante ; d’autre part, en ce que se trouve expérimentée de façon aiguë la rencontre malencontreuse de l’autre. Moment de dramatisation du rapport à l’autre.
Le trauma du sexuel
C’est là que l’on trouve le point de départ de l’insertion de la psychanalyse dans la problématique du trauma qui marque du même coup la radicalité de sa contribution à une « traumatologie » : l’expérience freudienne s’origine du constat du caractère intrinsèquement traumatique du sexuel.
Ce que démontre dans le registre psychopathologique « l’hystérie traumatique », c’est le caractère foncièrement traumato-gène du sexuel. La « scène originaire » atteste que le sexuel est par ce ce qui fait effraction dans le sujet. Au point que Freud, au moment de sa découverte, propose de faire sa devise de l’apostrophe de Mignon, l’héroïne goethéenne : « Et toi, pauvre enfant, que t’a-t-on fait ? »(4). Tout part d’une « mauvaise rencontre »(5) originaire avec l’autre et du sentiment corrélatif que nous référons au « préjudice originaire ».
Il faut bien entendre la portée de cette affirmation : les « traumatologies générales » peuvent bien admettre qu’il y a des traumas sexuels significatifs, à côté d’autres formes de traumas violents. La psychanalyse atteste, elle, bien plus radicalement, que le sujet faisant une entrée nécessairement traumatique dans l’être sexuel, le trauma est « de structure » sexuel. Il conviendra donc de questionner ce qui, dans tout trauma (non sexuel) réactive, pour le sujet, du « traumatome » originaire, cette fracture de l’être confronté à l’altérité sexuelle qui lui tient lieu d’inscription.
La « scène originaire » atteste que le sujet advient du trauma : c’est là son « origine ». Il faut donc supposer que, dans le décours des « mauvaises rencontres » de sa vie, il réexpérimente ce premier « tamponnement ». On voit que cela ouvre aussi bien le requestionnement de ce qui, dans l’effondrement traumatique, vient réactiver de la jouissance obscure d’une fatalité intime.
Le trauma comme « corps étranger »
On ne soulignera jamais assez le caractère endogène du trauma, acquis dès la période de fondation de la psychanalyse : « Mais la relation causale du trauma psychique causateur avec le phénomène hystérique n’est pas à peu près telle, souligne Freud, que le trauma déclencherait le symptôme comme agent provocateur qui, devenu indépendant, persisterait ensuite »(6). On reconnaît dans la conception visée ici toutes les naïvetés traumatologiques, qui, on peut le constater un siècle après, n’auront décidément pas entendu l’avertissement freudien : « Nous devons bien plutôt affirmer que le trauma psychique, ou plutôt son souvenir, agit à la façon d’un corps étranger qui, longtemps après sa pénétration, doit valoir comme agent agissant actuel ».
Cela ne revient pas à réduire la portée du choc extérieur : c’est au contraire placer sa force dans le fait que celui-ci vient tamponner un trauma du dedans, ainsi ravivé en une actualité dramatique. Ce qui est essentiel est cette notion d’un « corps étranger » que le sujet porte désormais avec lui, comme une appartenance psychique, ce qui présente des perspectives cliniques autrement intéressantes que celles, accréditées, d’une victime d’un événement externe et inexplicable, venant dérégler malencontreusement « comme par hasard » sa vie antérieure, ce qui, remarquons-le dès maintenant, enfonce le sujet dans un schéma « destinal »(7). Il est vrai que le trauma, sous sa forme la plus grave, semble diviser en deux la vie du sujet, ce dont le naufrage « titanesque », clivé par le heurt d’un invisible iceberg donne l’image qui ne cesse en conséquence d’alimenter l’imaginaire collectif du trauma.
Cette idée persistera au cur de la théorie freudienne du trauma comme incorporation : dans la névrose traumatique, sera-t-il dit, « le moi de l’homme se défend contre un danger qui le menace de l’extérieur ou qui se trouve incorporé par une transformation du moi même »(8).
L’après-coup ou la « traumato-logique »
En second lieu, la causalité traumatique révèle une temporalité particulière, rétro-active, entendons que le trauma se distingue d’agir après coup. Acquis visible dès l’origine de la théorie de l’étiologie sexuelle : « le souvenir a une action excitante incomparablement plus forte qu’en son temps l’expérience vécue »(9). Ce paradoxe de l’action différée s’éclaire si l’on s’avise qu' »entre-temps la puberté a augmenté dans une mesure incomparable la capacité de réaction de l’appareil sexuel ».
En d’autres termes : « Les traumas infantiles agissent après coup (nachträglich) comme des expériences vécues toutes fraîches, mais alors inconsciemment ».
Si sollicitée soit-elle, cette notion d’après-coup doit être appréciée sans cesse à nouveau en sa portée clinique : le sujet n’est pas à proprement parler contemporain de son trauma au sens propre où il s’y inscrit en une temporalité décalée : quand « ça » arrive, c’est à lui, certes, et pas à un autre, mais il n' »y » est pas (« pour de bon »). C’est quand le trauma réel n’est plus là qu’il n’y est plus, que le sujet se met à accuser le coup », comme le dit si justement le langage courant : d’où l’effort proprement post-traumatique de réappropriation éperdue de l’événement.
Si le trauma sexuel est si apte à mettre en évidence cette temporalité traumatique, c’est qu’il est, par essence, précoce et arrive à un sujet dont « la capacité de réaction de l’appareil sexuel » est encore inachevée. C’est donc dans l’après-coup qui donne à la puberté et à l’adolescence leur caractère d’épicentre subjectif du trauma qu’il prend effet. C’est à ce moment que le trauma trouve son sujet par un effet de boomerang. La violence subjective de cet âge de la vie procède de cet enjeu. Le trauma est ce face-à-face avec un passé qui pourtant frappe le sujet… dans le dos, au moment où il le « rattrape », avec une violence proportionnelle.
L’économie traumatique
On relèvera la prise du trauma et de son sujet dans une temporalité spécifique et vertigineuse.
En premier lieu, il n’y a pas de trauma sans reserrement de la temporalité qui lui donne son caractère de dramatique actualité, autour d’un « entonnoir temporel ». C’est là au centre de ce tourbillon que se produit la « fixation au trauma », qui requiert une représentation économique. Il faut relire dans cette perspective la définition la plus explicite que donne Freud du traumatisme, comme l’irruption d’un événement qui apporte à l’appareil psychique, en un court laps de temps, un afflux d’excitations tel qu’il ne peut l’évacuer par les voies habituelles. Il faut bien entendre la formule qui évoque littéralement une banqueroute de « l’entreprise psychique » :
« Nous nommons ainsi un événement qui apporte à la vie psychique en un court laps de temps une augmentation d’excitation (Reizzuwachs) si puissante que l’élimination ou l’élaboration (Erledigung oder Aufarbeitung) de celle-ci de la façon normale et habituelle échoue, d’où doivent résulter de durables perturbations (Störungen) de l’activité d’énergie » (Energiebetrieb)(10). Cette espèce de situation d’exception à laquelle est confrontée l' »entreprise » psychique, Freud emploie bien l’expression Betrieb, qui désigne à la fois une activité et une unité spatiale dans laquelle les forces de travail et les moyens de production sont réunis, bref une « entreprise ». Le système est mis en situation d’alerte, comme face à l’imminence ou plutôt, l’actualité d’une catastrophe.
Il faut bel et bien un événement, Erlebnis désigne un vécu, en un sens indistinctement subjectif et objectif , mais celui-ci vient s’inscrire en dysfonctionnement ou « grippage » de la « machine ». Freud enfonce le clou en quelque sorte : « Assurément, l’expression traumatique n’a pas d’autre sens qu’un tel sens économique ». Ce qu’apprend la névrose traumatique, c’est que son sujet n’en a jamais fini avec la situation traumatique : c’est cette perdurance des troubles qui signe le trauma, mais celle-ci prend bien sa source dans un dérèglement économique originaire. Déperdition d’énergie initiale dont le débit ne sera jamais « couvert ». La dimension économique précède la qualification qualitative du trauma, pour mieux en saisir l’impact.
On peut donc supposer le caractère traumatique à tout événement qui suscite une telle fixation. Tout réside dans « l’incapacité à liquider un événement coloré d’un affect surpuissant » (ein überstarkaffektbetontes Erlebnis).
Ce choc a pour effet contrasté le figement d’une sidération, consécutive à l’effroi (Schreck) ou une surréaction motrice ce qu’indique la panique, dont nous avons décrit ailleurs la figure(11). Deux formes fortement contrastées d' »apraxie » réactionnelle immédiate au traumatisme.
Mais, on l’a vu, ce moment d’urgence absolue ne prendra sa pleine résonance qu’en différé. Le trauma, ce « direct absolu » dont rêve l’imaginaire médiatique, qui le manque du même coup avec une grande constance ne prend effet que dans sa dilation. Comme si le sujet décidait, pour survivre, de remettre à plus tard le vécu de cela qui fait imploser ses défenses. Comme s’il fallait à tout prix rendre ce présent envahissant et désastrant « in-actif », « inactivation » qui va se payer, avec des agios considérables, dans le temps d’après-coup. Le sujet, en déniant ce qui arrive sur le moment, déchaîne, nouvel Actéon, des chiens qui ne cesseront de réclamer des lambeaux de sa chair. Nous livrons cette image spectaculaire pour rendre compte de cet effet de longévité du trauma, dont on se demande où chercher enfin sa « date de péremption ». Le traumatisé « surendetté » ne cesse d’acquitter les traites de cet « impayé » inititial.
Du danger au « jugement traumatique » : la détresse
Il convient à présent de bien prendre en compte la double idée : le trauma commence par un « danger », mais le réduire à l’effet du danger, c’est rien moins que passer à côté de ce qu’est fondamentalement le traumatique.
C’est là la question de l’angoisse que le trauma nous fait rencontrer et non fortuitement, c’est la seconde topique et la seconde théorie de l’angoisse qui ramènent la question du trauma au centre de la réflexion freudienne.
La discussion du « trauma de la naissance » (Rank) aura servi à Freud à réouvrir la question de la situation de danger et de son « facteur traumatique ». En soutenant que le trauma s’origine d’un trauma « d’être », Rank aura contribué au déclin du complexe d’Oedipe comme centre de gravité du trauma en ses enjeux symboliques. Du moins aura-t-il ramené la question du réel au centre du débat.
La situation de danger a pour « noyau » et « signification », souligne Freud, le contraste entre « notre force » et la « grandeur » du danger. Tout part de ce contraste, qui ouvre la voie à la détresse (Hilflosigkeit).
Dimension essentielle de la subjectivité traumatique que cette « détresse ». Encore convient-il de souligner que le terme freudien qui signifie l’absence d’aide (Hilf-losigkeit) rend indissociables l’état de celui qui est sans aide et le vécu de celui qui se sent abandonné et réduit à ses seules ressources, déficitaires.
C’est le moment où le sujet doit s’avouer, en situation, qu’il n’est pas de taille soit face à un danger réel (Realengefahr), soit face à un « danger pulsionnel » (Triebgefahr) à entendre au sens de : « Attention, pulsion, danger ! ». Mais on comprend que tout danger réel ramène la reviviscence de ce danger interne ce qui éclaire la question de l' »attaque de panique ». Nous devons appeler « traumatique » une « telle situation vécue de détresse », il est alors essentiel de la distinguer de la situation de danger. Autrement dit, il n’y a pas de trauma sans évaluation subjective immédiate de la situation, ce qui lui donne sa portée de catastrophe subjective.
Pas de trauma donc sans « jugement » (Urteil)(12) et même sans « décision »(13). Curieusement, Freud attribue au sujet du trauma dont on souligne plus volontiers la portée affective , au cur-même de sa dépersonnalisation, des actes intellectuels (fussent-ils « aveugles »). C’est bien l’évaluation immédiate du contraste entre les moyens du sujet et l’exorbitance du danger qui met la défense du sujet en mobilisation, le « pare-excitations » se trouvant enfoncé. C’est aussi à ce moment-là qu’il prend « la mauvaise décision » sur laquelle il pourra peut-être « revenir », dans la mesure-même où c’est le propre d’une décision prise, fût-elle « mauvaise » et particulièrement « précoce » d’être « révocable ».
L’être blessé sans blessure ou le comble du trauma
C’est là qu’intervient la question de l’inscription du trauma. Le mot lui-même dit l’inscription à même le corps comme blessure. Mais Freud imprime à la notion une sorte de torsion.
Celle-ci s’exprime par la remarque capitale d’Au-delà du principe de plaisir : « une blessure grossière simultanée par le trauma réduit la chance de la naissance d’une névrose »(14). Le raisonnement est ici encore économique : « L’ébranlement mécanique du trauma proprement dit a pour effet de faire monter l’excitation sexuelle et d’influer sur la répartition de la libido ». C’est cette énergie libérée qui alimente la mécanique mortifère du trauma. La blessure, fût-elle « grossière », permettrait de lier « le surplus d’excitation » à l’endroit-même de la plaie.
Il y a dès lors lieu de distinguer attentivement traumas-avec-blessure et traumas-sans-blessure, cette dernière notion semblant mettre, on le notera, le terme en contradiction avec lui-même : qu’est-ce qu’un être blessé sans blessure ? Précisément, ce serait une effraction en quelque sorte objective, massive qui ne trouve pas de répondant visible dans le corps même.
L’utilité de la blessure est de regrouper autour de l’endroit du corps lésé une stratégie de réparation narcissique, par un « surinvestissement narcissique de l’organe souffrant ». Le plus « malade » est celui qui, ayant été à l’épicentre du traumatisme, n’a pas été blessé. Il est donc pris sous le souffle d’une détonation.
En fait, il y a bien blessure psychique, d’autant plus cruelle qu' »in-corporelle ». On peut se représenter le trauma le plus désastrant comme une « plaie » hermétiquement « fermée ».
La loi qui se dégage est que l’onde de choc traumatique est d’autant plus violente que le « point d’impact » n’aura pas été localisé ni investi. On comprend a contrario pourquoi certains troubles somatiques interviennent comme tentative d' »auto-resensibilisation » d’un sujet glacé par la douleur morale(15).
L' »échappée belle » ou le non-événement traumatique
Corrélativement, on comprend que le sujet peut rencontrer aussi bien le comble de l’expérience traumatique dans le frôlement d’un danger auquel il a échappé.
Cas où la rencontre du trauma a bel et bien été évitée « de justesse », comme on dit, le sujet se trouvant éventuellement répétitivement dans les parages d’un trauma auquel il a « providentiellement » échappé.
Cela seulement le questionne mais ouvre sous ses pieds un étrange gouffre un peu semblable à celle du « chevalier du lac de Constance » qui, ayant franchi à cheval un lac glacé, meurt de peur rétrospective en apprenant le danger qu’il a côtoyé en arrivant sur la rive. Il meurt à l’instant de réaliser que, comme on dit, « il l’a échappé belle ».
Si, d’un moment à l’autre, le sujet réalise avoir survécu à un danger grave et se considère comme totalement indemne là encore, sans entame si blessure, il peut se trouver confronté à une forme d’effondrement, confronté qu’il est à un hors-temps, voire à un « hors-monde ». A se considérer l’instant d’avant comme potentiellement mort, comment s’envisagerait-il de la même façon ? On aurait là une forme d’inversion du paradoxe de La Palice : un quart d’heure après sa mort (frôlée), il est encore en vie, mais l’est-il « pour de bon » ?
On peut affirmer sans paradoxe que là encore le comble du trauma est dans l' »échappée belle » et dans son après-coup horrifiant. Confirmation que le sujet peut « tomber malade » aussi bien de ce qui ne s’est pas passé et qui pourtant le visait. Le « trou » dans l’Autre « troumatisme », comme dit Lacan l’engloutit.
Le trauma « dans l’autre » et le trauma réel
Ainsi, sur fond de cette « traumaticité » du rapport à l’autre – dont on n’insistera jamais assez sur le fait qu’il constitue la pointe même de l’apport freudien, devient-il possible de mettre en évidence la spécificité des figures où le trauma-même prend relief en quelque sorte en lui-même, venant sur le devant de la scène. Qu’y a-t-il à penser sous les figures de la « névrose traumatique » ?
La prise sur le problème s’effectue par la mise en évidence, au-delà des « névroses de temps de paix », des « névroses de guerre ». Ce n’est pas que les « temps de paix » ne soient propices aux traumas, mais précisément le détour par l’état de guerre, véritable « état d’exception », va permettre de réapprécier la question.
Il y a là, il ne faut pas l’ignorer, un défi à l’étiologie sexuelle qui fait au reste l’intérêt du débat ouvert par la Première Guerre mondiale, véritable « traumatisme » pour la psychopathologie classique et épreuve pour la psychanalyse. Ce que Freud reconnaît dans la Communication du Congrès de Budapest qui fait date dans ce débat : « la théorie de la libido dans les névroses n’a été établie à l’origine que pour les névroses de transfert de la vie de paix ». Tout se passe comme si, selon une jolie formule de Freud, « les névroses traumatiques et les névroses de guerre parlent à tout rompre de l’influence du danger menaçant la vie, et pas du tout ou pas assez clairement de la « frustration d’amour » (Liebesversagung)(16).
Voilà la question : la situation traumatique pose à son sujet la question de sa survie. La névrose qui se met alors en place parle de façon bruyante et paroxystique de cette question de la vie. Tout indique que la situation traumatique extrême fait passer à l’arrière-plan la question de l' »amour ». Reste que la notion de « névrose de danger » (Gefahrsneurose) est vide, ce que, soit dit en passant, accréditent volontiers les traumatologies courantes, représentant les choses comme si le sujet tombait malade de la mauvaise expérience même, conjuguée à une mystérieuse vulnérabilité personnelle.
C’est sur le champ de bataille que se révèle ce qui est référable à l' »hystérie masculine »(17). C’est, en temps de paix, sur le chantier de travail et, en état de guerre, au « champ d’honneur » comme on le dit , donc sous le sceau de l’action héroïque, que l’homme, sous l’effet de sa blessure, peut découvrir, donc avouer en acte sa « faiblesse »…
Mais c’est l’occasion de rappeler fermement contre toute généralisation « traumatologique » qu' »on peut caractériser le refoulement, qui est à la base de toute névrose, comme une névrose traumatique élémentaire ». Le plus remarquable est que Freud définit le refoulement-même comme « névrose traumatique élémentaire ». Comment le refoulement peut-il être non seulement générateur de névroses, ce que l’on savait depuis belle lurette , mais être en lui-même « névrose traumatique » basique ?
II n’y a pas là qu’approximation de style. A bien y regarder, le refoulement est une action psychique traumatique. Le névrosé est celui qu’a traumatisé… le refoulement : le symptôme est aussi l’effet secondaire du traumatisme du refoulement !
L’état de guerre ou l’heure du trauma
Relisons, sur fond de ce traumatisme structurel, l’événement traumatique. La guerre constitue le prototype de la situation traumatique en ce qu’elle fournit au sujet l’occasion violente de vivre, sous l’effet de l’effraction, sa division. Contre l’idée d’un effet mécanique de la névrose sous l’effet du danger brut, Freud introduit l’opérateur du « moi », entendons du sujet du trauma.
On est ainsi en mesure de déterminer la « cause supplémentaire » qui transforme la névrose « élémentaire » en névrose traumatique.
Qu’on relise littéralement ce que Freud suggère sur ce « conflit du moi », qu’instaure l’état de « combattant » : « Il se joue entre l’ancien moi pacifique et le nouveau moi guerrier du soldat et devient aigu dès que le moi de paix découvre à quel point il court le risque que la vie lui soit retirée à cause des entreprises aventureuses de son double parasite nouvellement formé »(18).
Reconstituons donc la séquence précise que suggère cette théorie de la genèse de la névrose traumatique. Il y a, d’abord, l’irruption de l’état exceptionnel de réel qu’est l’état de guerre : celui-ci élève les exigences adressées au « moi » du combattant.
Il y a donc un déchirement du moi sous l’effet d’élévation de l’excitation plus encore que du danger objectif. Le sujet s’effraie de lui-même comme « va-t-en-guerre », espèce d' »ennemi intérieur » dont les audaces l’effraient. On notera l’effet de dédoublement corrélatif induit par le trauma, à quoi le « Tu trembles, carcasse ! » de Turenne fait écho de la façon la plus éloquente.
Ce qui montre son visage, c’est ce « moi de guerre » capable de tout, auteur de prouesses devant lesquelles le « moi de paix » s’étonne et s’effraie préférant alors la « fuite dans la maladie ».
On comprend pourquoi Freud ne fait pas usage outre mesure de ce mode de pensée, qui évoque la dualité de personnes, on sait la stérilité clinique et diagnostique de la pseudo-théorie des « personnalités multiples », au reste proportionnelle au succès qu’elle remporte dans une psychopathologie à usage de spectacle. L’intérêt foncier de cette théorie des « deux moi » « de moyenne portée » en quelque sorte, car elle navigue, il faut y insister, entre description et explication, est de situer le trauma dans une forme spécifique de clivage. Ce n’est pas un hasard si la notion de Spaltung réapparaît chez Freud à la même époque, comme si cette considération du moi dédoublé du trauma contribuait à l’introduire(19).
Du dé-plaisir traumatique à la désunion pulsionnelle Celanous met sur la piste d’une ultime dimension, celle qui, derrière le trouble économique majeur du trauma, permet de dépister le travail de la désintrication pulsionnelle.
Un passage important des Nouvelles conférences redéfinit le « traumatique » en écho à la définition du traumatisme, produite dans la première série de Leçons et commentée plus haut.
Il faut en effet comprendre « la situation de danger » comme ce qui « éveille dans le vécu psychique un état d’excitation hautement tendue qui est dépisté comme déplaisir et dont on ne peut se rendre maître par la décharge ». « Si nous appelons traumatique un tel état (Zustand), dans lequel les efforts du principe de plaisir échouent, un facteur traumatique, nous parvenons à un énoncé simple sur la série angoisse névrotique-angoisse réelle-situation de danger : le redouté, l’objet de l’angoisse est à chaque fois la survenue d’un facteur traumatique qui ne peut pas être allégé par la norme du principe de plaisir » (souligné par nous)(20).
La définition du trauma se confirme, mais l’introduction de la pulsion de mort, entre ces deux définitions princeps du trauma dans l’uvre freudienne, a un effet décisif : identifier ce déficit économique comme l’effet d’un désaisissement du principe de plaisir. Il y a bien, au-delà du traumatisme, un ordre inconscient du « traumatique », dont l' »énoncé » (Satz) unificateur est un au-delà de la « norme du principe de plaisir ». On reconnaîtra donc une occurrence traumatique comme une « anomie » du principe de plaisir. On relèvera l’expression appuyée de « norme » : c’est bien la « norme » de principe de plaisir que le trauma vient « dé-régler ».
Freud suggère que le trauma fait brèche comme l’irruption, in corpore, d’un « au-delà du principe de plaisir ».
Allons plus loin dans cette voie : le trauma s’ouvrirait au point de désintrication pulsionnelle, entre Éros, puissance de liaison, et Thanatos, puissance de déliaison. Le trauma réel serait agent « occasionnel », au sens le plus fort de désunion pulsionnelle, entre autoconservation et sexualité, entre vie et mort, ce qui pointe rien moins que la potentialité traumatogène du réel. Le trauma réel ne prend effet en dernière analyse qu’à activer cette désunion.
Le cauchemar ou le trauma du rêveur
Un phénomène clinique pathognomonique des névroses traumatiques permet d’illustrer ce mécanisme : il s’agit des rêves traumatiques à répétition, soit les « cauchemars »(21) que Freud appelle aussi « rêves de punition »(22). C’est justement au moment où il spécifie sa théorie du traumatique qu’il procède, dans les Nouvelles conférences, à une « Révision de la doctrine du rêve »(23), qui constitue un tournant de sa métapsychologie du trauma : « nous ne devons pas craindre d’avouer que dans ce cas la fonction du rêve échoue », dans la mesure où « la fixation inconsciente à un trauma semble, sous l’effet de ces empêchements, faire échec à la fonction du rêve » d' »accomplissement de désir ». Ce qui embraye aussi bien un état de mobilisation du dormeur contre la mauvaise rencontre, soit un état d’insomnie, effet réactionnel du trauma.
De fait, le rêve traumatique, dans la mesure où il pousse le sujet au réveil, « casse » le rêve et expulse le sujet du sommeil. Le sommeil ouvre un véritable champ de guerre du « rêveur » avec « la chose » insymbolisable.
Le pare-excitations ou l’effroi
C’est finalement sur le front-même du « vivant » que se joue cette épreuve de forces. Il faut bien s’aviser en effet que c’est la notion de « pare-excitations » (Reizschutz) qui va marquer la rupture freudienne avec la traumatologie, en même temps que son inscription irremplaçable dans la théorie du trauma.
Coupure indiquée avec clarté dans le passage de l’Au-delà où il introduit cette notion : alors que « la théorie du choc » (Schocktheorie) voit l’essence du traumatisme dans la lésion directe de la structure moléculaire ou même de la structure histologique des éléments nerveux », « nous [entendons, nous, psychanalystes] cherchons à comprendre ses effets sur l’organe psychique à partir de l’effraction du pare-excitations et des tâches qui en résultent »(24).
Ainsi, la notion de « pare-excitations » introduit l’idée d' »organe psychique » : comprendre le trauma, c’est suivre les destins de l’effraction et de ce qui s’organise, du côté du pare-excitations, de « tâches » d’abréaction.
On retrouve là, spécifiée, l’explication économique et son corrélat temporel : « Du fait d’un investissement trop bas, les systèmes ne sont pas bien en état de lier les sommes d’excitation qui arrivent de l’extérieur », ce qui trouve son écho dans « les conséquences de l’effraction du pare-excitations ».
Ce qui défaille dans la névrose traumatique, c’est la « disposition à l’angoisse » (Angstbereitschaft). Le sujet est pris au dépourvu par l’effraction, en sorte que « le surinvestissement des systèmes recevant en premier l’excitation » n’aura pas eu lieu. Les rêves réactionnels de la « névrose d’accident » traduisent cet effort de « maîtrise rétroactive de l’excitation sous développement d’angoisse, cette angoisse dont l’omission a été la cause de la névrose traumatique ». Voilà qui est clair : c’est la non-advenue ou la non-survenue d’angoisse, sur le coup, qui scelle le destin pathogène névrotique du trauma.
Cela amène à requestionner toute la question de la survie, crise de l’autoconservation du côté de cette dialectique entre Éros et Thanatos. Il y a bien une érogénéisation du corps-sujet dans le trauma, mais celle-ci tourne à vide, comme si Thanatos forçait Éros à parler son langage…
Le malaise de temps de paix et son style traumatique
On peut par ce détour revenir à cette question majeure : pourquoi le trauma fait-il florès dans le déchiffrement des formes sociales ? Pourquoi le malaise trouve-t-il à s’exprimer en ce sujet du trauma ?
S’il est légitime d’avancer l’idée, sinon d’un « trauma social », du moins d’une « clinique sociale du trauma », on peut se demander comment s’opère le passage, via la métapsychologie, du plan clinique au plan social.
Ce qui se présente à nous, c’est le vaste registre des « accidentés de la vie ».
L’équivalent de la « théorie du choc » réfutée par Freud serait de faire naître le trauma mécaniquement de l' »agent provocateur ». Il y a lieu de saisir plutôt en quoi l’irruption de la violence sociale saisit le sujet en sorte qu’il y a lieu d’en suivre les effets sur le « pare-excitations », soit sur la subjectivité traumatique.
Le sujet du trauma social s’arc-boute en quelque sorte à un préjudice originaire dont il fait une appartenance subjective, selon une logique que nous avons cherché à développer sous cette forme paradoxale du « trauma idéalisé »(25). Celle-ci transforme l' »état d’exception » en conviction pour le sujet d' »être une exception ». D’où le langage de ceux qui se font de leur préjudice traumatique une véritable nomination : « Ils disent qu’ils ont assez enduré et ont été suffisamment privés, qu’ils ont droit à être dispensés de nouvelles exigences, car ils seraient des exceptions et entendent aussi bien le rester »(26). Tout le reste s’ensuit, de cet enfermement et de ce « retraitement » du préjudice, ainsi « institué », par l’Autre social, imposant de fait aux dits « exclus » une « surinclusion ».
On serait tenté de dire qu’on a affaire à une névrose traumatique chronicisée. Revenons en effet au « danger-pour-la-vie » (Lebensgefahr) qui caractérise le trauma, bien plus justement qu’un « danger de mort ». Le « danger », pour de tels sujets pourrait bien être le « danger de vivre ». La vie apparaît comme un potentiel traumatogène permanent, dont il s’agit de se défendre par de multiples stratégies, sédatives ou addictives. Mieux : la « conduite à risque » pourrait être un moyen de faire front à ce danger de vivre.
Du sujet du trauma à son au-delà
En contraste des remédiations ou désensibilisations au trauma, de quoi s’agit-il donc dans le traitement analytique des traumas ?
Freud mentionne l' »influence des traumatismes » parmi la trilogie de facteurs déterminants quant aux chances de thérapie analytique à côté de la « force constitutionnelle des pulsions » et de la « modification du moi »(27).
Il convient donc de considérer ce facteur avec ses contraintes propres, mais aussi en interaction avec les deux autres, ce qui renvoie au pulsionnel et au sujet.
De façon remarquable, Freud fait des « cas à prépondérance traumatique » les cas de pronostic les plus favorables : substituer, « grâce au renforcement du moi, une résolution correcte » à « une décision inadéquate de l’époque précoce » (Frühzeit).
Le trauma brut ne prend effet, il faut le rappeler une ultime fois, qu’en résonance avec les pulsions qu’il active ; d’autre part, il contribue à déterminer, concurremment aux conflits pulsionnels endogènes, ce que Freud appelle une « luxation du moi », image qui renvoie plus qu’analogiquement au registre traumatique. Ce phénomène par lequel l’organe psychique sort de son articulation symbolique est apte à faire advenir le sujet du trauma, par-delà le réel de l’effraction et l’imaginaire du préjudice, au lieu possible de sa resymbolisation.
P-L. A.
(1) Paul-Laurent Assoun, Introduction à la métapsychologie freudienne, Presses Universitaires de Frane, « Quadrige », 1993. (2) Paul-Laurent Assoun, Le Préjudice et l’Idéal. Pour une clinique sociale du trauma, Anthropos/Editions Economica, 1999. (3) Sur cette idée, exprimée par Freud dans Analyse finie et analyse avec fin, sect. III G.W.XVI, 69, cf. notre Introduction à la métapsychologie freudienne. (4) Extrait de la Ballade de Mignon dans les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe dont Freud propose de faire « la devise » de la psychanalyse, dans sa phase de découverte : cf. notre analyse détaillée de cet adage et son contexte dans Le Préjudice et l’Idéal, op. cit., pp. 2-24. (5) cf. notre article « La mauvaise rencontre ou l’inconscient traumatique » repris in Le Préjudice et l’Idéal, ch. II, p. 41 sq. (6) Etudes sur l’hystérie, « Sur le mécanisme psychique des phénomènes hystériques », Gesammelte Werke, I, 85 (citées désormais G.W., d’après notre traduction). (7) Sur cette notion, cf. le chapitre III de Le Préjudice et L’Idéal, op. cit. : « L’Autre l’idéal et le préjudice : entre destin et hasard », p. 66 sq. (8) Introduction à la psychanalyse des névroses de guerre, G.W.XII, 324. (9) Nouvelles remarques sur les psychonévroses de défense, 1986. (10) Leçons d’introduction à la psychanalyse, XVIII° leçon, « La fixation au trauma. l’inconscient », G.W.XI, 284. (11) P-L. assoun, « Pour une clinique de la panique à l’épreuve de la psychanalyse », in Synapse, journal de Psychiatrie et Système nerveux central, N° 158, septembre 1999, pp. 25-30. (12) Inhibition, symptôme et angoisse, Annexe B, G.W.XIV, 199. (13) Analyse finie et analyse sans fin, section II, G.W.XIV, 64. (14) Au-delà du principe de plaisir, ch IV, G.W.XIII, 34. (15) Sur ce point, cf. nos Leçons psychanalytiques sur Corps et symptômes, Anthropos/Economica, 1997, t.2. (16) Introduction à la psychanalyse des névroses de guerre, G.W., 324. (17) Sur cette notion, cf. notre contribution « La mâle hystérie : le masculin et ses masques », actes du colloque de l’Association freudienne du 20 novembre 1999, à paraître. (18) Introduction à la psychanalyse des névroses de guerre, G.W. XII, 323. (19) Dans L’inquiétante étrangeté (Das Unheimliche), G.W.XII, 248 : cf. sur ce point notre Introduction à la métapsyhologie freudienne, p. 256. (20) Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, G.W. XV, 100. (21) Sur ce point cf. notre contribution « Le trauma de l’éveil. Pour une psychanalyse de l’insomnie », in Synapse, N° 115, avril 1995, pp. 41 sq., en particulier p. 45 sq. (22) Au-delà du principe de plaisir, section IV, G.W. XIII, 32-33. (23) XXX° leçon des Nouvelles conférences, G.W.XV, 28-31 (24) Au-delà du principe de plaisir, sect. IV, G.W.XIII,31. (25) Le Préjudice et l’Idéal, op. cit., p. 7 sq. (26) « Les exceptions », in Quelques types de caractères tirés du travail psychanalytique, 1915, G.W.X, 366 que nous commentons dans Le Préjudice et l’Idéal, op cit., passim. (27) Analyse finie et analyse sans fin, sect. III, G.W.XVI, 68. Sur ce point, cf. nos Leçons psychanalytiques sur Corps et symptômes, op. cit.