L’Harmattan, 2006. 16 €
Avant-propos de Jacques Chazaud.
Paul SOLLIER, psychiatre à la jonction des XIXe et XXe siècles, a été médecin au Sanatorium de Boulogne-sur- Mer, Professeur à l’Université nouvelle de Bruxelles et Professeur à l’Institut des Hautes études de Belgique. Auteur de nombreux ouvrages de psychopathologie sur l’idiotie, l’alcoolisme, la morphinomanie, la mémoire, il a été célèbre par son Guide pratique des maladies mentales (Masson, 1893, repris plus tard avec Courbon sous le titre de Pratique sémiologique des maladies mentales) et surtout par ses recherches sur la Genèse et nature de l’hystérie (Alcan, 1 897) et par son étude sur L’Hystérie et son traitement partie, chez le même éditeur, deux ans avant le présent ouvrage.
Quand le sujet d’une confrontation avec son double devient ainsi sujet d’une hallucination de soi-même, c’est sous une forme positive : l’autoscopie. Il existe pourtant une forme négative de l’hallucination : celle de l’imperception de Soi au miroir. Ces deux variétés, outre leur existence consacrée en psychiatrie, ont connu un destin littéraire.
Paul Sollier, à côté de ces formes canoniques, en rapport avec la pathologie de l’« extériorisation » de l’image de notre corps, a isolé une autoscopie interne lors des états hypno-hystériques. Cette possibilité, chez les « vigilambules », d’une représentation des organes internes objectivant au dedans de Soi les impressions qu’ils envoient à l’écorce cérébrale est, le plus souvent, restée l’objet d’un scepticisme critique. Selon leur inventeur, elle ouvre pourtant « des horizons nouveaux sur l’inconscient d’abord, et ensuite sur les mécanismes des fonctions psychiques. Ils éclairent tout particulièrement les conditions de la conscience normale et de la suggestion ».
Les données neuro-psychologiques paraissent en mesure de justifier, au moins dans certaines limites, ces observations.
(Article extrait de Nervure, Journal de Psychiatrie, n° 7 – Oct. 2006 : p. 12)