GF-Flammarion, 1996. 150 p.
Traduction de Bernard Sesé.
Né dans une famille de nobles castillans, Pedro CALDERON de la BARCA est un des plus grands poètes et dramaturges de l’Espagne du Siècle d’Or. Il se consacre à la poésie à partir de 1620 et son talent est reconnu et récompensé par plusieurs prix. Ses premières oeuvres théâtrales sont elles aussi vivement applaudies, notamment ses comédies de cape et d’épée telles que La Dame fantôme et Le Prince constant. La Vie est un songe, sa pièce la plus connue, est aussi la plus célèbre du répertoire espagnol. En 1651, CALDERON est ordonné prêtre, et se lance dans le théâtre de cour, avec des uvres romanesques et des pièces sacramentelles. Extraordinairement prolifique, auteur de plus de deux cents textes dramatiques, CALDERON a beaucoup inspiré ses contemporains et successeurs.
SIGISMOND
… Qu’est-ce que la vie ? Un délire.
Qu’est donc la vie ? Une illusion,
Une ombre, une fiction ;
le plus grand bien est peu de chose,
car toute la vie n’est qu’un songe,
et les songes rien que des songes.
La vie est un songe, comme toutes les grandes créations poétiques, offre une pluralité de significations. Mais ce n’est pas par hasard que le personnage de Sigismond est devenu, auprès de Don Quichotte et de Don Juan, l’une des grandes figures mythiques que l’Espagne a proposées aux hommes pour les aider à affronter leur destin et à élucider l’angoissant mystère de leur condition. Derrière l’homme temporel, aux prises avec l’événement, l’histoire, la circonstance, se profilent toujours, Chez Calderon, l’homme éternel et son interrogation tragique sur la vie, sur la mort, sur l’au-delà ou sur les fondements de l’être.