Éditeur : Karthala (19 février 2003)
Collection : Homme et Société : Anthropologie
Pierre-Joseph Laurent est professeur d’anthropologie à l’Université catholique de Louvain. Il est également associé à l’unité de recherche » Constructions identitaires et mondialisation » de l’Institut de recherche pour le développement. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le Burkina Faso (Les pouvoirs politiques locaux et la décentralisation au Burkina Faso, L’Harmattan ; Une association de développement en pays mossi. Le don comme ruse, Karthala).
Présentation de l’éditeur
Qui n’a pas été surpris par le développement sans précédent du religieux en Afrique où, jour et nuit, s’entendent monter les clameurs des églises de quartier ? La surprise est d’autant plus grande, depuis une dizaine d’années, d’observer une mouvance évangélique tel le pentecôtisme investir le pays mossi, au Burkina Faso, un haut lieu de l’animisme africain et des chemins de pénétration de l’Islam vers le sud. Comment en effet imaginer que les » pasteurs paysans « , nés de la rencontre, à l’aube du XXe siècle, entre des missionnaires protestants américains venus du Sierra Leone et des paysans mossi, allaient, en suivant les chemins de la migration, devenir les promoteurs de l’uvre auprès de leurs frères ivoiriens, togolais, dahoméens ou sénégalais ? Comment penser que ces pionniers allaient faire du pays mossi la plaque tournante de l’expansion du pentecôtisme en Afrique de l’Ouest ? Entre l’histoire missionnaire des premières conversions et l’approche politique des mouvements religieux actuels, l’histoire qui nous est retracée ici nous introduit à une véritable étude anthropologique de la vie quotidienne des communautés pentecôtistes burkinabé, histoire encore largement inédite dans le monde de la recherche africaniste francophone. L’observation en continu sur une longue période permet à Pierre-Joseph Laurent de se livrer à une anthropologie de l’événement éclairée par la connaissance de la société coutumière mossi et par la maîtrise de la langue mooré qui reste une matrice d’intelligibilité irremplaçable des catégories de pensée. D’où la possibilité exceptionnelle qu’il nous offre de comprendre de l’intérieur le lien historique et sociologique entre deux générations du pentecôtisme, entre les » familles de prière » des paysans du pentecôtisme historique et les communautés délocalisées des frères en Christ du néo-pentecôtisme d’aujourd’hui.