Pierre MILZA & Marie-Claude BLANC-CHALÉARD : « Le Nogent des Italiens »

Editions Autrement, coll. Français d’ailleurs, peuple d’ici, 1997. 152 p. 13,95 €

Pierre MILZA, né en 1932, est un historien français. Il est professeur émérite des Universités à l’Institut d’études politiques de Paris et membre du conseil scientifique de l’Institut François Mitterrand.

Docteur ès lettres, Pierre MILZA est un spécialiste de l’Italie contemporaine et plus précisement du fascisme. Il est l’auteur de nombreux ouvrages qui font autorité dans le milieu universitaire. Par ailleurs il est l’auteur de célèbres manuels de la collection Initial chez Hatier, en collaboration avec Serge Berstein.

Jusqu’en 2000, Pierre MILZA a été directeur du Centre d’histoire de l’Europe au XXème siècle (CHEVS) à la Fondation nationale des sciences politiques. Il a aussi enseigné quelques temps dans une université suisse. On ignore les raisons pour lesquelles il n’a pu obtenir la chaire, à propos de laquelle son nom avait été avancé, à l’Université du Vatican.

On les appelait méchamment les « macaroni » avant qu’ils ne deviennent les « Ritals ». Ils venaient de leurs vallées piémontaises ou vénètes, du Val Nure ou du Val Ceno, de Ferriere, de Parme ou de Plaisance. Il en est qui comptaient parmi leurs aïeux des montreurs d’ours ou de ces girovaghi qui vendaient leur force de travail à la semaine d’un canton à l’autre avant de s’installer.

Pierre Milza et Marie-Claude Blanc-Chaléard ont choisi de faire revivre cette « Petite Italie » dans le microcosme haut en couleur de Nogent. Tous, les Cavanna, Taravella, Capello, Foggacci, ont un passé qu’ils ont laissé là-bas en venant faire souche sur les bords de la Marne et s’embaucher dans les métiers du bâtiment. Par vagues successives, ils ont fui la misère, puis le fascisme. Là, ils ont improvisé une société qui résistera tant bien que mal aux aléas des deux guerres, cette « Ritalie nogentaise » qui tape le carton dans des bistros braillards et qui organise des bals musettes au son de l’accordéon. Le Grand Cavanna, gentil cabaret familial, et le Petit Cavanna, à la réputation déjà plus douteuse, abritent ces kermesses héroïques auxquelles sont conviés d’autres immigrés, de l’intérieur ceux-là, les Auvergnats, grands complices des montagnards de l’Emilie.

Signalons qu’avec ce Nogent des Italiens, les éditions Autrement inaugurent une collection ouverte aux « lieux de mémoire de l’immigration » et dans laquelle prennent place, entre autres, les juifs de la rue des Rosiers, les Polonais du Nord, les Arméniens d’Alfortville, bref, tous les « Français d’ailleurs ».

(Source : lire.fr)

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