Il y a crise économique. La croissance du social, possible tant que l’économie dégageait un surplus, se trouve remise en cause. Ni régression sociale, ni la privatisation ne sont des solutions. La maîtrise des dépenses sociales n’en est pas moins nécessaire : la protection sociale, garde-fou anti-cyclique et support de la paix économique et sociale, peut être consolidée, rationalisée et démocratisée ; son financement doit être restructuré et le haut niveau de protection sociale de la France maintenu ; retraites assurant 70% du revenu des meilleures années, politique familiale dynamique ayant évité, jusqu’à 1983, l’effondrement de la fécondité que connaît l’Europe, appareil de santé profondément modernisé dans les vingt dernières années et obéissant à des lois économiques qui lui sont bien spécifiques.
La gestion sociale de l’emploi amorce une véritable révolution du travail reposant sur sa répartition grâce à une libération du temps : réduction de la durée du travail, abaissement de l’âge de la retraite, contrats de solidarité entre anciens et jeunes travailleurs, années sabbatiques ou pour la création d’entreprise.
Le renouveau du droit du travail s’efforce de transformer les mentalités ; il oblige les employeurs à négocier avec des travailleurs dont les droits d’expression sont reconnus et la citoyenneté dans l’entreprise assurée. La réduction d’inégalités excessives renforce la justice sociale et la solidarité.