Précis de psychologie. William James.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nathalie Ferron. Édition et présentation de David Lapoujade. Les Empêcheurs de penser en rond.

On mesure mal l’importance de la psychologie de James (1842-1910).

On ne connaît pas toujours l’influence des Principes de psychologie, puis du Précis dans le champ de la psychologie et de la philosophie, mais aussi sur le terrain de la sociologie et de l’anthropologie et jusque dans le domaine littéraire. Des philosophes aussi divers que Husserl, Whitehead, Bergson, Russell ou Wittgenstein y décèlent un point de rupture avec une tradition psychologique en même temps que la somme de la science psychologique du XIXe siècle. Ils y sont d’autant plus attentifs que la plupart d’entre eux s’efforcent de rompre avec un certain « psychologisme ». Peut-être même est-ce un des traits majeurs des philosophies du début du XXe siècle : conserver les positivités de la psychologie, mais pour les implanter ailleurs et autrement, tantôt dans une philosophie logique (Russell), dans une grammaire philosophique (Wittgenstein), dans une phénoménologie transcendantale (Husserl), enfin dans un empirisme métaphysique (Whitehead, Bergson).

Le paradoxe est qu’elles voient dans la psychologie de James l’un des moyens de sortir de la psychologie, comme si James indiquait les limites du domaine à l’intérieur duquel il se situe.

Alors une des premières questions qu’il faut soulever serait celle-ci : qu’y a-t-il donc dans la psychologie de James qui échappe à la psychologie ? Peut-être est-ce par ce premier biais que s’éclaire l’un des classiques de la psychologie, rédigé par l’un des fondateurs de la psychologie expérimentale qui sut donner aux visées expérimentales une portée théorique.

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