Psychiatre sans frontières et états limites, ou le transfert institutionnel face aux psychothérapies transculturelles et à la psychanalyse par Philippe Rappard *

* Psychiatre des hôpitaux.

In : ETUDES PSYCHO – THERAPIOUES 54, – No 4 .14ème année décembre 1983

RESUME : PSYCHIATRIE SANS FRONTIERES ET ETATS LIMITES, OU LE TRANSFERT INSTI. TUTIONNEL FACE AUX PSYCHOTHERAPIES TRANSCULTURELLES ET A LA PSYCHANALYSE, par Philippe RAPPARD.

Ce que l’étranger désinvestit d’un côté, il le réinvestit de l’autre. Il est à rapprocher ainsi du psychotique qui désinvestit et réinvestit le mondå de façon autoplastique délirante. La psychothérapie, éclairée par la psychanalyse, permet un réinvestissement non pas imaginaire et délirant, mais symbolique et social. L’ordre symbolique, par delà l’ambivalence imaginaire, conjugue les contradictions vers le régressif progressif en quoi consiste la sublimation. Tout systè me symbolique ne peut être que collectif. Ainsi la psychopathologie, liée aux vicissitudes de l’histoire individuelle ou collective et confrontée aux prises en charge communautaires ou thérapeutiques, qu’il s’agisse des étrangers ou des nationaux, est devenue transculturelle et transnosographique et se confond dorénavant avec la sociopathologie des états limites.

SUMMARY : BORDER LESS PSYCHIATRY AND BORDER LINES, OR INSTITUTIONAL TRANSFERT CONFRONTED WITH TRANSCULTURAL PSYCHOTHERAPIES AND PSYCHOANALYSIS, by Philippe RAPPARD.

When a foreigner withdraws cathexis on one side, he re cathects on the other side. He can thus bc compared to the psychotic who witdraws cathexis and recathects the world in a delirious autoplastie way. Psychotherapy enlightened by psychoanalysis, permits a re cathexis which is not imaginary and delirious but rather symbolic and social. The symbolic order beyond the imaginary ambivalence, couples contradidories towards the regressive productive which constitutes sublimation. All symbolic systems are neces sarily collective. Thus psychopathology, tied to the vicissitudes of the individual or collective history and confronted with community or therapeutical care whether for foreigners or nationales, has become transcultural and transnosographic and henceforth blends into borderlines sociopathology.

« … Car le salut vient des Juifs » Saint Jean, ch. 4, verset 22.

Comme l’écrit Freud, nous ne devons pas oublier que « la maladie n’est pas quelque chose de clos, de pétrifié, mais qu’elle continue à croître et qu’elle poursuit son développement comme un être vivant ». Ainsi la psychanalyse ouvre t-elle la psychiatrie « une thérapie de situation et de développement ».

L’homme, en effet, comme J’expose Binswanger, meurt sa vie et vit sa mort, et la maladie n’apparaît plus comme exogène ou endogène, mais comme l’expression du cours normal de la vie en route vers sa mort. Or, « partir, c’est mourir un peu », comme dit le proverbe, et l’étranger, l’immigré, le transplanté est aux prises avec ce problème de destin, qu’il soit de la première, deuxième ou troisième génération, destin qu’il ne subit pas totalement de l’extérieur, mais qu’il a d’une certaine façon déterminé. Or, la mort survient généralement sans que l’on ait pu obtenir les choses promises ; à moins que l’on obtienne ces choses après qu’on y ait renoncées. Et saint Paul, dans l’Epître aux Hébreux, d’écrire (Hébreux, 11 13 16) : « C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner ; mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est à dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité. »

C’est donc au processus de reconstruction que s’adresse la psychothérapie, processus de reconstruction ou plutôt travail qui vise à transformer le monde pour le rendre à nouveau habitable par celui qui l’avait désinvesti. Mais en même temps peut on modifier, mieux ajuster la façon dont l’individu se projette dans ce monde, par plus d’oblativité ou (si ce mot n’est pas utilisable) par une projection moins sado masochiste sur le plan topique, génétique et bien sûr économique. Car si l’oedipe est le référent fondamental, il implique que puisse se situer la pulsion de mort en un lieu à établir pour en libérer le champ biologique. Ce lieu, c’est le social où la mort est symbolique. Et c’est bien le problème de l’étranger que de ne pas se trouver de droit dans la communauté au milieu de laquelle il évolue et où il voudrait bien pouvoir, non seulement réparer la blessure de séparation mais poursuivre son développement.

Si Mélanie Klein situe l’oedipe d’emblée et non pas à un stade particulier du développement génétique de l’enfant, c’est que l’oedipe est présent à tout moment dans l’articulation de l’individu et du groupe social, et que le groupe social prédétermine bien sûr cette articulation. Ainsi Collomb, à Dakar, rappelle la difficulté qu’en Afrique noire il y a à repérer les formes cliniques découpées par la pathologie occidentale, qu’il s’agisse aussi bien de névrose que de psychose. Selon lui, comme l’indique Théodore Adjido, l’absence de structure psychotique et de structure névrotique caractérisée pourrait s’expliquer par la qualité de la relation à la mère et les particularités de la relation oedipienne africaine. En effet, l’organisateur de la personnalité africaine n’est ni le rapport à la mère ou au père (comme dans les sociétés occidentales), mais le rapport à la loi, l’individu appartenant d’abord au groupe et aux relations que les hommes y établissent autant entre eux qu’avec les ancêtres.

A noter qu’en psychopathologie de l’enfant, Diatkine remarquait déjà l’inopportunité de se référer à la notion de structure névrotique ou psychotique et qu’à tout prendre la notion de structure à ce niveau importait peu. Il rejoignait en quelque sorte Lacan et son insistance à pointer l’articulation symbolique en référence à la loi. Freud lui même considérait le surmoi comme une identification réussie à l’instance parentale et non à la personne des parents : « Le surmoi de l’enfant ne se forme pas à l’image des parents, mais bien à l’image du surmoi de ceux ci ; il s’emplit du même contenu, devient représentant de la tradition, de tous les jugements de valeur qui subsistent à travers les générations ». Tel est l’oedipe comme accession.

Gressot remarque que « la manière dont les facteurs socio culturels affectent les mécanismes psycho pathologiques pour précipiter ou prévenir la décompensation » contribue à l’extension de la population qualifiée « état limite ». Ainsi, les structures collectives en voie de transformation ont un effet déséquilibrant sur nombre de personnalités puisque « c’est une fonction des processus collectifs de participation, d’encadrement et de dépendance que de corriger les troubles latents de l’identification et de l’acquisition du sentiment d’identité ». Gressot rejoint d’une certaine façon les conceptions de Elliott Jacques qui envisage, lui, les systèmes sociaux comme moyens de défense contre l’anxiété de persécution (1955) (1). Ainsi, la personnalité physique et la personnalité morale (au sens juridique du terme) se rejoignent elles dans la paranoïa qui est, d’après Lacan, la personnalité.

Mais il n’est pas indifférent qu’une des premières communications scientifiques sur les cas limites ait été rédigée en France, en 1955, par Eugène Minkowski et Fusswerk (2), à l’occasion des troubles présentés par des étrangers en France. Car il ne s’agit pas, bien évidemment, d’introduire une nouvelle sous spécialité en psychopathologie qui serait celle des migrants, mais il s’agit, à travers des manifestations en fait non spécifiques, de ne pas perdre le sens de l’action thérapeutique à travers une remise en cause permanente du désir de savoir nosographique et du désir sadique de guérir. A travers aussi un dévoilement permanent de l’attitude ségrégative qui consiste à rejeter sur un autre (qu’il s’agisse d’un autre sexe, d’une autre race ou d’une autre catégorie sociale) la castration qu’on ne veut pas assumer pour soi. La communication projective persécutive caractérise bien tous les types de sociétés, même si l’organisation sociale est variable d’une société à l’autre et autorise de ce fait des variantes cliniques. De même qu’il n’y a pas de psychopathologie spécifique des migrants, de même il n’y a pas de psychothérapie spécifique des migrants. Le corps, de toute façon, souffre, qu’il s’agisse du corps social ou du corps individuel.

Lors des Xle journées d’études de l’Institut de criminologie de Paris (8 et 9 juin 1983), sur le thème « Immigration et insécurité », le professeur Léauté démontra qu’il n’y a pas de preuve que la vraie criminalité soit plus forte chez les étrangers que chez les nationaux. Il apparaît cependant que, proportionnellement, c’est la deuxième génération qui, pour chaque minorité ethnique, présente le taux le plus élevé de criminalité, dans la mesure où cette deuxième génération est aux prises avec un conflit de culture. Aussi faut il, pour intégrer progressivement ces immigrés tout en respectant leurs différences, favoriser leur regroupement associatif, ce que permet maintenant la loi française et que ne prévoyait pas autrefois la loi de 1901 sur les associations.

Cette resocialisation et cette responsabilisation culturelle est le meilleur moyen de prévenir la délinquance des minorités ethniques, de même que la meilleure prévention de la délinquance chez les jeunes métropolitains est de leur permettre d’exprimer légalement leurs revendications et de ne pas rechercher leur identité dans des groupes différentiels. La commission Bonne Maison, par ailleurs, associe les maires et les habitants des villes à l’intégration et à la resocialisation des jeunes condamnés ; « le travail d’intérêt général » met ainsi en oeuvre une alternative crédible aux courtes peines d’emprisonnement en offrant aux délinquants l’occasion d’être constructifs tout en restituant à la communauté l’équivalent du préjudice causé.

Lors de la journée de travail de l’association Françoise Minkowska (10 juin 1983) sur la relation thérapeutique transculturelle, il est apparu que la psychopathologie de la transplantation était à considérer elle même comme un fantasme, et quand ce désordre imaginaire se produisait, le moi se trouvait affronté à l’insupportable du désir de l’autre. Ce désordre apparaît quand l’articulation au symbolique (c’est à dire au langage et au social) laisse à désirer.

Il convient donc que ces sujets disposent d’un lieu où ils puissent prendre la parole et ne pas se situer uniquement dans une chaîne de production. Là encore, la thérapeutique consiste à leur offrir la possibilité de se situer dans une communauté culturelle et d’éviter à la demande de ne s’exprimer que dans un champ exclusivement médical et de s’y fixer en symptômes hystériques et hypocondriaques. C’est le droit à la communauté, selon l’expression de Ernst Bloch, qui prime, et non le droit à la santé ou aux soins qui, situé en bout de chaîne, voit la demande s’effriter et perdre son sens. La déségrégation apparaissant comme la meilleure prévention de la criminalité et de la maladie mentale.

DE MAUSS ET DE LEVI STRAUSS OU DU MAGICO RELIGIEUX ET DE L’INDIVIDUALISME

C’est en définitive l’articulation symbolique dans sa référence méthodique à Yoedipe qui est déterminante, et non pas les formations imaginaires dont aucune n’est spécifique. Car rien dans l’univers n’arrive de soi même (causa sui) et nos actions tendent à réaliser un but qui constitue la cause des mouvements de notre volonté. L’homme n’agit pas parce que, mais afin que… afin d’atteindre tel ou tel but. Dans le monde des êtres animés, la cause n’est donc plus une cause efficiente, mais une cause finale qui appartient au futur et non au passé (3). Ce futur n’a pas d’existence psychologique par lui même, mais par rapport à l’ordre social à partir duquel le système symbolique, qui ne peut être que collectif, se construit. Par delà le besoin de manifester sa supériorité (Magister) ou sa subordination (Minister), l’homme économique se hausse lentement au niveau « social », c’est à dire au niveau de l’ordre symbolique (au sens lacanien et lévi straussien du terme). Les conduites individuelles, non symboliques par elles mêmes, sont cependant les éléments à partir desquels se construit le système symbolique social. Comme l’indique Lévi Strauss, ce sont seulement les conduites anormales qui, parce que désocialisées et en quelque sorte abandonnées à elles mêmes, réalisent sur le plan individuel l’illusion d’un symbolisme autonome.

Ainsi peut on penser, à travers ce renouvellement de la notion d’anomie de Durkheim, que certains sujets qui décompensent actuellement selon les modalités cliniques des « cas limites », se comportent comme des « immigrés de l’intérieur », incapables de reconvertir leur folie en vocation sociale, mais aptes, de par les possibilités qui leur sont offertes, d’établir un transfert soit névrose de transfert s’il s’agit de névrosés caractérisés, soit psychose de transfert s’il s’agit de sujets considérés comme prépsychotiques ou borderline. Ce transfert institutionnel, organisé dans les sociétés dites primitives ou traditionnelles, selon les modalités du N’Doep, par exemple, permet la conversion des troubles de l’individu en phénomènes sociaux. La pensée « magico religieuse » contribue ainsi, mieux que la pensée scientifique, à l’accession du sujet à l’ordre symbolique social. Non que ces deux pensées s’excluent, car elles se combinent : l’une fonctionnant comme idéologie pratique et l’autre comme instrument d’analyse théorique a posteriori ; l’une totalisant et l’autre détotalisant les totalités qui auraient tendance à oublier le totalisateur.

A l’origine de la religion monothéiste, donc, se trouve cette situation d’étranger et de voyageur. Quarante ans dans le désert ont forgé la religion juive et chrétienne. Le psychotique en phase aiguë présente des analogies avec « l’Etranger », de par la perte de certains rapports spatio temporels et éthiques qui le mettent en situation anaclitique (pour parler comme Spitz) ou prototaxique (pour parler comme Sullivan). Les organes communautaires et sociaux où sont projetées normalement les angoisses paranoïdes et dépressives ne sont plus ajustées et la sémiologie paranoïaque ou hallucinatoire peut donc compenser cette projection insuffisante des repères du sujet à l’extérieur de lui même.

Tout le problème est là, dans ce « droit à la communauté », droit fondamental aux yeux de Ernst Bloch, soit que la communauté d’accueil aménage une place à l’étranger, soit que l’étranger s’organise en communauté. Dans les deux cas, l’idéologie commune ou la croyance religieuse, en tant qu’articulation symbolique, favorise cet accueil ou cette organisation. N’a-t on pas vu récemment, en France, les revendications syndicales des travailleurs maghrébins de Renault s’organiser autour des rassemblements religieux ? N’est ce pas là la confirmation de ce que, dans son « essai sur le don », écrivait Marcel Mauss en 1923 1924 : « Le producteur échangiste sent de nouveau il l’a toujours senti mais cette fois, il sent de façon aiguë, qu’il échange plus qu’un produit ou qu’un temps de travail, qu’il donne quelque chose de soi : son temps, sa vie. Il veut donc être récompensé, même avec modération, de ce don. Et lui refuser cette récompense, c’est l’inciter à la paresse et au moindre rendement ». Et après une citation de la Sourate donnée à la Mecque, Mauss ajoute : « Remplacez le nom d’Allah par celui de la société et celui du groupe professionnel, ou additionnez les trois noms si vous êtes religieux ; remplacez le concept d’aumône par celui de coopération d’un travail, d’une prestation faite en vue d’autrui : vous aurez une assez bonne idée de l’art économique qui est en voie d’enfantement laborieux. On le voit déjà fonctionner dans certains groupements économiques et dans les coeurs des masses qui ont bien souvent, mieux que leurs dirigeants, le sens de leurs intérêts, de l’intérêt commun ».

Max Weber a décrit l’esprit du capitalisme’ et de notre économie occidentale, comme celui du protestantisme. L’éthique de la besogne fait de l’homme le créateur d’un nouveau monde et non pas le producteur d’une évolution de ce monde. Le protestantisme, de par sa réifaction dans l’économie politique, réaliserait donc une régression en redonnant la primauté à la création et non à l’amour, et en oubliant que le christianisme est issu de la religion juive, c’est à dire de celle qui ne reconnaissait l’homme que comme « étranger et voyageur sur la terre », celle pour qui nous ne sommes pas « du monde », mais « dans le monde… ». Ce sont les étrangers qui font oeuvre psychothérapique ou permettent à chaque culture de retrouver le sens du collectif et de l’embrayage de l’individuel sur le social. La religion judéo chrétienne apparaît ainsi comme une immense entreprise de psychothérapie généralisée.

Dans le monde oriental où nous fait entrer la Bible, l’homme vit dans une union naturelle avec des structures plus vastes : la maison (dans un sens plus large que la « famille conjugale occidentale »), la génération, la tri

bu et le peuple. Hors de ces structures, l’homme est un « étranger », comme Abraham lorsqu’il dut quitter son pays (Genèse, 12. 1) : « Yahvé dit à Abraham : va t’en de ton pays, de ta parenté et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai… ». Or, un homme, dans ce monde oriental, ne peut vivre et agir que dans le cadre élargi de la communauté, du « tout » que le mot hébreu Kool signifie. La pensée biblique n’est donc pas individualiste, mais fondée sur cette appartenance à un ensemble collectif qui, ici, n’est pas une collectivité naturelle, comme c’est le cas de l’Orient païen, mais une création de Dieu, du Dieu du Salut. C’est à partir de cette appartenance qu’un seul homme peut nous représenter et répondre pour plusieurs en sauvant et en réconciliant. C’est cette totalité inclusive qui est le fondement de la chefferie dans les sociétés traditionnelles et dans les sociétés thérapeutiques.

Dans nos sociétés, l’être humain est considéré comme un individu indépendant et solitaire. Il fait bien sûr partie de groupes plus nombreux où il est lié à d’autres hommes, et l’aspect individualiste est ainsi considéré comme secondaire. La renaissance et la réforme protestante ont considérablement développé cet individualisme, qui apparaît moindre dans le catholicisme romain. C’est à la lumière de cette conception orientale et biblique de l’homme comme indissociable de sa communauté que prennent tout leur sens les vitupérations de Karl Marx dans « La question juive » : « On fait une distinction entre les droits de l’homme comme tel et les droits du citoyen. Quel est cet homme distinct du citoyen ?… Les droits de l’homme, distincts des droits du citoyen, ne sont rien d’autre que les droits du membre de la société bourgeoise, c’est à dire de l’homme égoïste, de l’homme séparé de l’homme et de la communauté… ». Et c’est à ne plus séparer de soi la force sociale sous forme politique que consistera pour Marx l’émancipation humaine qui sera réalisée quand l’homme individuel aura recouvré en lui même le citoyen abstrait et sera devenu ainsi un être générique dans sa vie empirique, dans son travail individuel et dans ses rapports individuels. Marx est amené à critiquer l’Etat clérical au profit d’un Etat de la raison, car il considère que l’émancipation de minorités ethniques (en l’occurrence ici religieuses) peut contribuer à l’émancipation humaine. Et il est bien évident que l’organisation des sociétés occidentales réduit chaque individu à la position d’étranger.

Dans son cours sur « la société civile bourgeoise », à Berlin en 1819, Hegel fait remarquer que la société civile arrache l’individu au lien familial, « rendant les membres étrangers les uns aux autres et ne les reconnaissant que comme personnes autonomes ». Et c’est parce que la société civile fait ainsi de chaque individu un être séparé du tout substantiel auquel il appartenait qu’elle a le devoir de pourvoir au dénuement de chacun. Car aux obligations de l’individu envers la société civile correspondent les devoirs de la société civile envers chaque individu. Et c’est au niveau de l’Etat que chaque individu trouve la gratification de son narcissisme blessé, l’Etat qui permet à chaque membre de la société civile de faire l’économie de la psychose, car le droit suprême, pour les individus, consiste à être membre de l’Etat ou à être fou. Sans doute est ce là la raison pour laquelle les religions, qui fonctionnent comme entreprises subtiles de psychothérapie généralisée, ont tendance à être accaparées par les Etats cléricaux ou à produire ces Etats cléricaux qui viennent chosifier ce qui devrait rester symbolique. Car Dieu est maintenant étatisé, et même en Afrique le pape doit faire attention à ce qu’il dit.

LE PAPE EN AFRIQUE OU VERS UNE PSYCHOTHERAPIE OECUMENIQUE

Quand le pape Jean Paul 11, au cours d’une conférence épiscopale nigériane (voir « Le Monde » no 11525), rappelle que : « L’Eglise respecte la culture de chaque peuple et qu’en proposant le message évangélique elle n’a pas l’intention de détruire ce qui est haut et bon, mais qu’elle vient apporter le Christ et non pas la culture d’une autre race… », dit il vrai ? Ses bonnes intentions ne sont pas à mettre en doute, mais, comme le dit un vieux proverbe : « L’enfer est pavé de bonnes intentions ».

D’abord, peut on considérer que le message chrétien, et en l’occurrence le message évangélique, est totalement libéré de la culture qui lui a donné naissance, ou de la culture dans laquelle il a été véhiculé ? Mort sur la croix, comme les esclaves de l’ex empire romain, Jésus Christ symbolise bien sûr les peuples colonisés qui sont obligés de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. La libération dont il s’agit ici est la libération de l’homme, mais non pas celle du peuple, et l’on sait que le Christ a été sacrifié parce qu’il n’était pas le Messie libérateur du peuple, mais le Messie homme de douleur, tel que l’annonçait le prophète Isaïe.

Saint Paul d’abord et saint Augustin ensuite ne remirent jamais en cause l’ordre social établi, mais essayèrent d’institutionnaliser cette bipartition du monde où le maître et l’esclave assurent l’équilibre des tendances sadiques et masochiques de l’organisation psychique basale. Ainsi peut on penser que la préparation missionnaire à l’Evangile du royaume de Dieu était la meilleure façon de préparer les peuples d’Afrique à la domination européenne. C’était vraiment traiter comme des dieux les Africains que de les mettre dans la situation qu’avait choisie Dieu pour manifester sa gloire, à savoir celle de l’esclave crucifié. Autrement dit, le message évangélique, que représente t il ou qu’est il ? Peut on effectivement l’apporter indépendamment de la « culture d’une autre race » ? Cette race, c’est celle des seigneurs, c’est à dire de ceux, comme disait Bruno Bettelheim, qui ont droit de vie et de mort sur leurs sujets, mais qui n’accomplissent pas ces actes.

Rudolph Bultmann s’est efforcé de démythologiser l’Evangile, afin d’en extraire le pur message, indépendamment de toute impureté culturelle. Théologien protestant d’obédience phémonénologique et heideggerienne, il a donc tamisé les « Ecritures » au fil des sciences historiques pour libérer la parole de Dieu des scories culturelles et économiques objectives. Karl Jaspers, d’ailleurs, contestait la désobjectivation vers laquelle s’efforçait de tendre Bultmann, dans la mesure même où rattacher la Révélation de Dieu au Christ consistait pour lui à transformer en objet la Transcendance, à objectiver la Transcendance.

Ainsi, Jaspers, qui s’efforça de combattre pour la liberté et contre toutes les formes de totalitarisme modernes, était il conduit à mettre sur le même plan le catholicisme, la technique et le communisme. Pour lui, la puissance du monde catholique s’accroît sans cesse et la vocation du monde libre est d’abord de se défendre contre la domination exclusive de l’Eglise romaine. Cependant, Jaspers, en cas de malheur et entre deux totalitarismes, préfère opter pour le totalitarisme catholique plutôt que pour le totalitarisme dit « marxiste » et ne voit de véritable espoir que dans le protestantisme.

Ce protestantisme authentique, il n’en analyse cependant pas les racines historiques et il semble ignorer les analyses critiques qu’en fit Karl Marx, par exemple dans la « contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel », ou qu’en fit Marx Weber dans « L’éthique protestante et esprit du capitalisme ». L’intérêt de la critique de Karl Marx, c’est qu’elle se situe ici avant sa critique de l’économie politique, et l’intérêt de Max Weber, c’est que son interprétation de l’économie politique et du capitalisme fait appel à une infrastructure qui n’est plus celle des rapports de production, mais celle de la religion chrétienne.

Comme l’écrivait Marx : « Luther a sans contredit vaincu la servitude par dévotion, mais en lui substituant la servitude par conviction. Il a brisé la foi en 1 p autorité, parce qu’il a restauré l’autorité de la foi. Il a transformé les prêtres en laïcs parce qu’il a métarnorphosé les laïcs en prêtres. Il a libéré l’homme de la religiosité extérieure parce qu’il a fait de la religiosité l’essence même de l’homme. Il a fait tomber les chaînes du corps parce qu’il a chargé le coeur de chaînes. Mais si le protestantisme ne fut pas la vraie solution, ce fut du moins la vraie position du problème. Il ne s’agissait plus, dès lors, de la lutte du laïc contre le prêtre, c’est à dire quelqu’un d’extérieur à lui même ; il s’agissait de la lutte contre son propre prêtre intérieur, contre sa propre nature de prêtre… » (Annales francoallemandes, Paris, 1844).

Le vrai message n’est il pas de mettre les peuples en garde contre toute forme de totalitarisme, totalitarisme qui est en nous, bien sûr, mais qui est en eux aussi.

La notion que Bultmann a de l’histoire devient alors intéressante puisque, pour lui, est historique l’être dont l’existence peut être déterminée par l’autre. Or, cet autre est radicalement autre et, comme le dit un spécialiste de Bultmann (en l’occurrence André Malet), « Dieu offre la grâce de croire à sa révélation en Jésus Christ, à la liberté de tous les hommes sans exception. La parole de Dieu ainsi adressée à l’humanité entière ne cesse jamais d’être historique… » Encore faut il, alors, que cette détermination par l’autre ne soit pas une domination par l’autre.

En ce sens, l’enseignement de Jacques Lacan est fondamental, car l’Autre y apparaît alors comme de l’ordre du signifiant, c’est àdire de ce qui prédétermine et non pas domine. Ce déterminisme envisagé dès lors (en dehors de toute conception scientiste) comme ce qui est déterminé à partir de la parole, inaugure l’autodétermination telle que l’envisage Karl Barth dans sa dogmatique, telle que l’envisageait peut être aussi De Gaulle pour les ex colonies, et telle que l’exprime Lacan dans sa logique du Signifiant. Position qui revient à ne pas objectiver Dieu et à ne pas confondre incarnation et objectivation. Toute la rhétorique lacanienne concerne ainsi l’incarnation du verbe et non pas son objectivation. Aucun signe intra mondain ne doit permettre de déceler Dieu dans ce monde et Jésus doit être entièrement « profane ».

Alors que le catholicisme s’efforce de démythologiser au minimum, on peut considérer que la psychanalyse avec Lacan démythologise au maximum. Alors que le communisme officiel démythologise lui aussi au minimum, on peut considérer que le marxisme marxien vise à démythologiser au maximum. Et sans doute est il regrettable, comme le faisait remarquer Bertrand Russell, que le marxisme n’ait conservé, dans l’Union soviétique, que la valeur de l’abstention d’alcool dans la religion musulmane. Espérons que le pape, en Afrique, savait y reconnaître Dieu et le Christ présents en la personne de chaque Africain et que son message était oecuménique, c’est à dire démythologisé, libéré des orthodoxies, des systèmes et des institutions. Car l’oecuménisme, ou plutôt la nouvelle oecuméné, comme disait Ernst Bloch, implique une reconnaissance de tous, y compris des juifs, des musulmans, des chrétiens, des animistes, des athées. Le salut ne provenant pas des oeuvres ou des croyances, mais de la foi en un dieu non objectivé mais incarné, l’économie politique et l’oecuménisme religieux vont peut être pouvoir enfin se rejoindre, par delà les mythes et dans la justice sociale. Cette justice qui respecte toutes les oeuvres et toutes les croyances (même si elles ne sauvent pas, car qui sera sauvé et en quoi consiste le salut ?), qui respecte tout sauf l’inégalité instaurée en système.

Moreno, au nom de la microsociologie américaine, rend ainsi les honneurs au christianisme qui peut, d’après lui, être considéré comme la démarche psychothérapeutique la plus puissante et la plus ingénieuse qu’on ait jamais inventée. Dès ses origines, le christianisme visait au traitement de l’humanité tout entière et non de tel ou tel individu ou de tel ou tel groupe. Cette position est à rapprocher de celle de Karl Marx pour qui rien ne ressemble plus à l’aliénation mentale que l’aliénation religieuse, qui fonctionne comme suprême réparation des injustices.

Pour Moreno, le christianisme a l’inconvénient de procéder par la voie de la sublimation des tendances instinctives humaines et il préconise, quant à lui, par delà la psychanalyse freudienne qui procède de la même façon, à une transformation de l’individu à la faveur de la réorganisation du groupe dont il fait partie. Moreno doit cependant parler alors de sublimation active, constructive, où l’individu devient l’agent de son propre développement. En fait, le christianisme ne préconise pas de sublimation, mais il dénonce et dévoile la sublimation de l’Eros qu’il décrit comme péché et non pas comme mal. En ce sens, la démarche psychanalytique s’inscrit dans la même visée que le christianisme en dévoilant le contenu latent des manifestations psychiques. Le marxisme et l’hégélianisme n’en faisaient ils pas de même avec les manifestations sociales ?

La pensée causaliste mécaniste des savants du XIXe siècle a conduit à l’incompréhension religieuse. Elle a conduit également à l’incompréhension des phénomènes psychiques que la psychanalyse a réussi, dès le début du XXe siècle, à rendre de nouveau accessibles. C’est le mérite de Freud que d’avoir introduit la judéité dans un mode de pensée aristotélicien qui, nous confrontant en fait avec les divinités païennes, n’autorisait pas la négociation. Comme le dit Elie Wiesel dans ses discussions avec le rabbin Josy Eisenberg à propos du chapitre 38 du livre de Job : « Avec le dieu des Juifs, on peut négocier ».

C’est que ce dieu des Juifs est un dieu d’amour et que l’amour de transfert, devenu maintenant objet scientifique, permet, par le biais de dures négociations, d’aller au delà du manque d’amour originel constitutif de notre humanité. Dieu, c’est le transfert qui vient rendre toutes choses nouvelles, et en particulier la nosographie. Il n’y a plus d’évolution chronique spontanée quand le transfert, sous forme de névrose de transfert ou de psychose de transfert, vient se substituer à la névrose ou à la psychose caractérisée et en permettre la perlaboration dans le cadre du « négoce » psychothérapique.

Que la démarche s’effectue dans le cadre plural institutionnel ou dual contractuel, la psychothérapie des étrangers et la psychtohérapie des nationaux décompensés se rejoignent à la lumière de la pratique et de la théorisation psychanalytique. Car la nosographie et les structures psychopathologiques se trouvent remises en cause autant par le style particulier des relations interpersonnelles africaines que par l’organisation communautaire des nouvelles thérapeutiques métropolitaines. C’est par ailleurs le rôle de l’Etat et les relations spécifiques créées entre gouvernants et gouvernés que la folie et les maladies mentales remettent en question, à travers les théories de l’aliénation. C’est la société civile occidentale qui est donc remise en cause par la pathologie non spécifique des immigrés de l’extérieur et de l’intérieur. C’est le travail psychothérapique et son analyse qui, par delà l’attitude ségrégative en psychiatrie, rendent négociables les symptômes et contribuent à l’accroissement du nombre des cas limites : la pathologie transculturelle vient rejoindre ici la pathologie transnosographique.

LES ETATS LIMITES ET LA PSYCHOSE DE TRANSFERT DANS UNE PERSPECTIVE TRANSCULTURELLE

C’est à partir de l’identification primaire évocatrice d’un environnement non différencié encore de ce que sera l’individu que Winnicott élargit la notion, ou mieux, le concept de transfert ‘ en incitant les thérapeutes à utiliser les carences de l’environnement dont ils font partie, pour permettre au malade, qui maintenant les localise, d’exprimer sa colère et de procéder au refoulement. A partir de là, le Moi peut se former et l’individu assumer sa différence par delà le recours aux mécanismes de défenses psychotiques. La psychose de transfert prend dès lors la place des symptômes régressifs, comme la névrose de transfert venait prendre la place des symptômes névrotiques, et c’est à liquider cette psychose de transfert dans l’institution que sont confrontés les praticiens. Car le sujet borderline a la possibilité (soit de son fait, soit en raison des caractéristiques de son environnement humain actuel) de projeter dans le groupe social institutionnalisé ses angoisses paranoïdes et non pas de les ériger en instance hallucinatoire ou raisonnante.

Winnicott est ainsi fidèle à la démarche freudienne qui, en 1911, contestait la validité du terme de schizophrénie, dans la mesure où le travail de reconstruction pouvait se faire, soit dans le champ du délire, soit dans le champ du transfert. On le sait, Freud envisageait cette reconstruction délirante par le biais du procédé hystérique ou par le biais du procédé obsessionnel, procédés aboutissant à la reconstruction autoplastique du Moi sous forme hallucinatoire paraphrénique ou sous forme raisonnante paranoïaque. C’était l’autoplastie et non plus l’autisme qui caractérisait, selon Freud, ce qu’il préférait désigner du terme de paraphrénie, plutôt que de schizophrénie. Cependant, le névrosé narcissique ainsi délimité par Freud, et qui n’autorisait pas le transfert tel qu’il l’avait aménagé avec le névrosé ordinaire, était capable d’établir une psychose de transfert quand la dépendance absolue par rapport au milieu et au thérapeute inaugurait le processus de différenciation.

La pratique psychiatrique de secteur, éclairée par la psychanalyse freudienne lorsqu’il s’agit d’infléchir le milieu pour qu’il renonce à ce que le malade mental ne s’autorise que d’en être le symptôme, contribue ainsi à ce que la pathologie s’organise essentiellement autour des cas limites. Ces cas sont ceux qui échappent aux évolutions périodiques ou chroniques spontanées, dans la mesure où est offerte au patient L4occasion, non pas seulement de s’organiser dans le processus de réparation du délire, mais dans le processus de développement qu’est le transfert sous sa forme névrotique duelle, ou psychotique institutionnelle.

Car, ne l’oublions pas, la problématique du Moi qui s’organise comme mécanisme de défense ou de différenciation individuelle, et les mécanismes psychologiques collectifs sont étroitement liés, comme Freud l’a évoqué dans « Psychologie collective et analyse du Moi ».

La personnalité narcissique telle que l’évoque Kernberg, doit, à notre avis, être située du côté du narcissisme, tel que Freud l’évoque (P. 151 de l’édition française, Petite Bibliothèque Payot) : « Aujourd’hui encore, les individus composant une foule ont besoin de savoir que leur chef lui même n’a besoin d’aimer personne, il est doué d’une nature de maître, son narcissisme est absolu, mais il est plein d’assurance et indépendant. Nous savons que l’amour endigue le narcissisme et il nous serait facile de montrer que par cette action il contribue au progrès de la civilisation ». C’est parce que cette identification primaire renvoie au père primitif et à l’idéal du Moi que Freud compare l’hypnose à la foule avide d’être dominée par une puissance illimitée. C’est par delà l’hypnose, par delà la foule à deux et par delà la masse indifférenciée dont il fait partie que l’individu se constitue. Freud, là, s’exprime comme Marx : « C’est donc par le mythe que l’individu se dégage de la psychologie collective », écrit Freud (p. 167), et Marx (dans « Critique de l’économie politique ») : « Toute mythologie dompte, domine et façonne les forces de la nature dans l’imagination et par l’imagination, et ne disparaît donc que lorsque ces forces sont réellement dominées ».

Tout l’intérêt de la situation transférentielle, par delà l’autoplastie, dans la relation duale et plurale, c’est évidemment de résoudre le problème psychopathologique au niveau collectif, c’est à dire non pas dans le fantasme ou dans le mythe, mais dans l’articulation symbolique à cet Autre marqué par le phallus, signifiant ultime auquel il convient de ne pas être soi même identifié.

NOTES

(1) In « Textes fondamentalxx de psychologie sociale », Dunod, 1965 (trad. A. Levy).

(2) Minkowski E., Fusswerk J. : « Clinique et psychopathologie d’un cas limite », Evolution Psychiatrique, 1955, XX, 655 686.

(3) Cf. Rappard Ph. : « Logique, droit et assistance psychiatrique », in « La folie et l’Etat », Privat éd., 1981, p. 132.

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