Si l’inconscient est une donnée universelle, les maladies de l’âme sont différentes d’un peuple à l’autre. Pionnier de l’ethnopsychanalyse, Georges Devereux s’est attaché, tout au long de sa carrière de psychanalyste et d’anthroplogue, à décrire les troubles psychiques propres à un sujet pris dans une culture particulière, ainsi que les classifications que cette culture invente pour expliquer les différentes pathologies. Né dans l’Empire austro-hongrois et lui-même déchiré entre plusieurs culture, Devereux se rendite en 1947 à la clinique de Topeka, au Kansas, où s’étaient retrouvés avant lui de nombreux cliniciens de la vieille Europe chassés par le nazisme. C’est là qu’il devint le thérapeute, le confident et l’analyste de ces Indiens des Plaines dont la légende hollywoodienne faisait sans cesse revivre l’épopée guérrière. Cette Psychothérapie d’un Indien des Plaines (New York, 1951), son premier ouvrage, est d’abord l’histoire devenue classique d’un grand cas clinique où sont exposées, transcrites et analysées avec brio les quatre-vingt-cinq séances d’une cure par la parole menée avec Jimmy Picard, Indien de la tribu des Pieds Noirs, déraciné, alcoolique, névrosé.
Psychothérapie d’un Indien des Plaines
Georges Devereux Fayard, 1998 traduit de l’anglais par Françoise de Gruson