PSYCOM75 : « La thérapie comportementale et cognitive (TCC) »

Guide édité par Psycom75, 2005.

www.psycom75.org

Cette brochure est destinée aux patients et à leur famille, aux médecins généralistes et spécialistes, aux psychologues, soignants, assistants sociaux et aux associations.

Le Psycom75 est un syndicat interhospitalier qui regroupe les quatre établissements publics de santé mentale de Paris (Esquirol, Maison Blanche, Perray-Vaucluse, Sainte-Anne) et l’Association de santé mentale du 13ème arrondissement (A. S. M.).

« Ce qui trouble les hommes ce ne sont pas les choses, mais les opinions qu’ils en ont. »

Epictète

- QU’EST-CE QUE LA TCC ?

La thérapie cognitivo-comportementale est une thérapie brève, validée scientifiquement, qui vise à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité.

La TCC aide à progressivement dépasser les symptômes invalidants, tels les rites, les vérifications, le stress, les évitements, les inhibitions, les réactions agressives, ou la détresse à l’origine de souffrance psychique.

« Les TCC ont été largement étudiées dans les troubles anxieux.
Leur efficacité est la mieux établie, en association ou non au traitement médicamenteux, dans le trouble panique et dans le trouble anxieux généralisé.

Elles sont également efficaces dans l’état de stress posttraumatique, dans les troubles obsessionnels compulsifs, dans les phobies sociales et diverses phobies spécifiques.

D’après une étude contrôlée, les psychothérapies brèves sont efficaces dans le traitement du trouble panique en association avec un antidépresseur pour prévenir les rechutes.
Elles pourraient être également efficaces dans l’état de stress post-traumatique, et n’ont pas été étudiées dans d’autres troubles anxieux »
Psychothérapie, trois approches évaluées, une expertise collective de l’Inserm, Paris 2004 (synthèse sur le site http://www.inserm.fr)

La TCC est également efficace dans le traitement de troubles dépressifs, tels que les états dysthymiques et les états dépressifs majeurs.

Les troubles du sommeil, les états de dépendances (conduites addictives), certains aspects des troubles psychotiques, les troubles alimentaires ainsi que des troubles fonctionnels rencontrés en médecine peuvent aussi être traités par la thérapie comportementale et cognitive.

Lorsque le trouble s’avère particulièrement sévère, la thérapie peut être combinée à un traitement médicamenteux, comme support transitoire et limité dans le temps.

Bien adaptée aux enfants, la TCC répond avec satisfaction aux problèmes d’énurésie, de phobie scolaire, aux troubles oppositionnels et de conduite, aux troubles déficitaires et de l’attention (hyperactivité).

La TCC est indiquée pour toute personne en souffrance, enfant, adolescent, adulte, et personne âgée, désireuse de retrouver un mode de vie plus en adéquation avec les exigences de la réalité, et suffisamment motivée pour s’investir en tant qu’acteur dans un programme de soin permettant d’endiguer ses difficultés.

- QUI SONT LES THÉRAPEUTES ?

Les thérapeutes cognitivo-comportementalistes sont des professionnels de santé, médecins psychiatres ou psychologues. Ils se sont formés à la pratique de la TCC, dans des instituts privés, après leurs études universitaires de base. Ils exercent généralement en Hôpital, en Centre Médico-Psychologique (CMP) ou en activité libérale.

Quel que soit le professionnel que vous choisirez, il est toujours prudent de s’informer sur sa formation et ses compétences, et de demander l’avis de votre médecin traitant.

Les associations de professionnels de la TCC , reconnues comme institutions formatrices compétentes, proposent des annuaires de leurs membres. (cf. Rubrique « Où s’adresser ? »)

- LES OBJECTIFS DE LA TCC

Le but de la TCC est d’aider la personne à trouver – ou retrouver – son autonomie et des relations interpersonnelles plus faciles.

Pour ce faire, la TCC cible les objectifs suivants :

- s’affirmer, en se confrontant aux situations stressantes par une habituation progressive,
- endiguer de façon pragmatique le symptôme sous ses multiples formes, en modifiant les a priori et les idées obsédantes véhiculées par l’anxiété,
- travailler à la restauration revalorisante de sa propre image, en reconsidérant ses réelles qualités et potentialités,
- lutter contre les conflits internes et les croyances anxiogènes (sources d’anxiété),
- chercher des moyens alternatifs, qui permettent d’identifier et corriger les pensées automatiques.

En résumé, la thérapie cognitivo-comportementale aide la personne à mieux comprendre les schémas de pensées négatives à l’origine de la détresse psychique.

- LE DÉROULEMENT DE LA THÉRAPIE

La méthode

La thérapie comportementale et cognitive est basée sur la correction des pensées (ou cognitions) négatives et l’apprentissage de comportements nouveaux et adaptés. Les idées fausses par rapport aux aptitudes réelles de la personne induisent souvent des conduites d’évitements, de passivité, qui empêchent le contrôle des actions et peuvent aboutir à un état dépressif ou aggraver un état psychotique.

Dans la majorité des cas, ces émotions pénibles et leurs cortèges de répercussions, ne peuvent disparaître spontanément, et durent parfois toute une vie.

Pour en comprendre les causes, et les modifier, la TCC s’appuie sur une relation thérapeutique de collaboration (l’alliance thérapeutique) et sur la motivation fondée sur les résultats.

Ces deux éléments engagent le patient à apprendre des moyens de remplacer le comportement indésirable, par des conduites plus en conformité avec la réalité.

Selon les indications thérapeutiques, ou les préférences du patient, la TCC se réalise avec un thérapeute en individuel ou en groupe. Ce dernier type de thérapie semblant obtenir de bons résultats à long terme, grâce à sa plus grande capacité à provoquer des changements cognitifs entre les différents participants.

La première consultation

Lors de la première rencontre, le thérapeute cible le trouble et explique son diagnostic.
En fonction du problème à traiter, de sa complexité et du but à atteindre, le thérapeute définit, avec le patient, les objectifs thérapeutiques spécifiques, en travaillant sur le symptôme, ses antécédents et ses conséquences, mais sans reprendre toute l’histoire de la personne.

Les exercices

Lors de ce travail en commun, le patient apprend à observer, analyser, objectiver ses problèmes et leurs retentissements, pour finalement concevoir et construire des comportements alternatifs, qui ne déforment plus la réalité. Ces comportements nouveaux s’acquièrent par le biais d’exercices faits au rythme de chaque individu, par imagination d’abord, concrètement ensuite, sous forme de mise en situation de tâches habituellement déstabilisantes et difficiles.

Constamment guidé, informé, encouragé, le patient effectue ces exercices, pendant et entre les séances, condition indispensable à l’élaboration de nouvelles cognitions et de conduites plus appropriées.

L’évaluation

Régulièrement évalués et réajustés durant toute la durée de la thérapie, les exercices aident finalement à mieux maîtriser les émotions douloureuses et limite significativement les pensées anxiogènes ou dépressives.

Par ce travail, les symptômes sont progressivement maîtrisés. Par l’allégement des tensions internes, les problématiques sont affrontées avec moins d’appréhension et plus de savoir-faire.

La durée du traitement

Avec des résultats globalement très satisfaisants et concrets dans le traitement de nombreux troubles, la TCC est une thérapie brève allant généralement de quelques semaines à quelques mois.

Néanmoins, il est parfois nécessaire, en fonction de l’ancienneté et la gravité du trouble, de prolonger la durée de la thérapie sur des périodes définies en commun, lorsqu’un suivi de prise en charge s’avère indispensable.

La durée des séances est de 30 min à 1h en thérapie individuelle, et de 2 h à 2h30 en groupe, à raison d’une séance par semaine dans les deux cas, quand cela est possible.

- OU S’ADRESSER ?

Le médecin généraliste

Il est conseillé de demander l’avis de son médecin généraliste, qui peut, le cas échéant, orienter vers un spécialiste ou une consultation spécialisée.

Les centres médico-psychologiques (CMP)

Les services de psychiatrie publique proposent des consultations et des prises en charge pour tous les troubles psychiques, dans les centres médicopsychologiques (CMP). Les consultations sont gratuites (prise en charge sécurité sociale). Se renseigner auprès du CMP le plus proche du domicile.
Pour connaître la liste des CMP parisiens, consulter la brochure Psycom75 « Petit Guide de la psychiatrie à Paris ».

Les associations de psychothérapeutes professionnels

Les associations de psychothérapeutes professionnels peuvent renseigner sur les psychothérapies, sur la formation de leurs membres et fournir les adresses des consultations publiques et privées.

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