Les chrétiens de l’ancien Empire perse, appelés nestoriens durant le Moyen Age, ont pratiqué la médecine hippocrato-galénique dès le VIe siècle. A des fins d’enseignement, un certain nombre d’ouvrages médicaux grecs ont alors été traduits dans leur langue, le syriaque. Après la fondation de Bagdad, en 762, les nestoriens, qui exerceront un quasi-monopole sur la médecine dans la ville pendant deux siècles, traduisent ces traités médicaux dans la langue du Coran, y ajoutant de nombreux écrits personnels et créant par la même occasion, le vocabulaire médical scientifique arabe. Ils permettent ainsi, aux Arabes d’acquérir, dès la fin du IXe siècle, des connaissances nouvelles pour eux et de se lancer, avec le succès que l’on connaît, dans l’étude et la pratique de cet art. Jusqu’à la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, les médecins nestoriens resteront présents auprès des califes et participeront, d’une façon très active, au développement de la médecine arabo-musulmane.
Raymond Le Coz, Les médecins nestoriens au Moyen Age – Les maîtres des Arabes
Préface de Guy Lazorthes, L’Harmattan