Raymond MASSÉ : « Ethique et Santé publique. Enjeux, valeurs et normativité »

Presses Universitaires de Laval et IQRC, coll. Sociétés, cultures et santé, 2003.

Raymon MASSÉ est anthropologue de formation et enseigne l’anthropologie de la santé à l’Université Laval. De 1983 à 1994, il fut chercheur à la Direction de la Santé Publique de Montréal-Centre. De 1998 à 2002, il a coordonné le Groupe Éthique et santé publique du Réseau Éthique clinique du Fonds de recherche en santé du Québec. Son principal champ de recherche concerne les contributions de l’anthropologie sociale et culturelle à la santé publique.

Alors que la santé publique a largement contribué à améliorer la santé des populations par la prévention et la promotion de la bonne santé, nous nous trouvons aujourd’hui face à une dérive possible de cette politique. En effet, l’Etat gestionnaire de la santé du citoyen doit augmenter le contrôle, la réglementation en ce qui concerne la santé. Il doit poser des normes, et paternaliser le citoyen. Une nouvelle « culture sanitaire » est en train de naître, celle d’un hygiénisme totalitaire. La nouvelle valeur ainsi formée du bien commun, préservée par la réglementation et le controle s’oppose à celle de la liberté individuelle, la liberté de choix.
Plus profondement, c’est le droit au libre arbitre et à la différence individuelle qui est mis en jeu par le système normatif. La redéfinition de la moralité et de la normativité cloisonne la santé et les individus.

Il s’agit donc dans cette œuvre de réfléchir de façon critique sur les nouveaux enjeux éthiques de la santé publique. La première partie de l’ouvrage définit « les outils conceptuels et méthodologiques requis pour fonder une éthique appliquée à la santé publique », la seconde partie analyse et identifie « une série d’enjeux éthiques qui sont apparus comme particulièrement préoccupants aux professionels de la santé publique du Québec » [4] dans le cadre d’une étude de terrain.
Cet ouvrage s’adresse aux scientifiques sociaux et aux professionnels de la santé pour ouvrir à la discussion éthique.

Note :

1. Introduction « Objectif général de l’ouvrage ».

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