Recherches cliniques en psychanalyse. – Sous la direction de Roland Gori, Christian Hoffmann et Olivier Douville. – Psychologie clinique, Nouvelle série n°13, septembre 2002 ( notice bibliographique)

Ce numéro de Psychologie Clinique indique que la recherche en psychopathologie et en psychanalyse doit relever deux défis :

• le premier concerne la nécessité de réviser les conditions d’un travail psychanalytique en réponse à de nouvelles demandes sociales ou à des situations cliniques extrêmes éloignées du cadre traditionnel du dispositif de la cure. La psychanalyse se trouve ainsi confrontée au paradoxe selon lequel elle ne détient sa validité que d’un dispositif particulier où, comme toute science, elle sécrète ses propres phénomènes et le psychanalyste et le psychopathologue se trouvent face à de nouvelles pratiques pour lesquelles ce dispositif doit être ajusté. Les bricolages avec les techniques objectivantes ne seront pas à même de constituer les réponses qui conviennent. Tout au plus, une position hybride conduirait à l’extinction des lignées de la psychanalyse. La réponse relève des exigences de la méthode qui sont tout autant celles de l’éthique prenant en considération l’extrême dépendance de la vérité humaine aux effets d’un dire. Le travail psychanalytique n’est pas l’importation du vocabulaire métapsychologique ou du protocole de la cure à de nouvelles situations pratiques mais relève d’une posture d’énonciation qui prend au sérieux les effets de parole et de langage et le désir de celui qui s’y engage.

• Le deuxième défi concerne, plus particulièrement, la place de la psychanalyse et des psychanalystes à l’Université et dans la communauté scientifique. Quand, bien même, il y aurait une certaine gageure à vouloir tenir cette place, la laïcisation de la psychanalyse passe par là. Sauf à devoir se replier frileusement sur les sectes psychanalytiques et leurs rituels ou sur une pratique alliant avantages économiques et cécité épistémologique, le psychanalyste doit s’astreindre à pouvoir transmettre à un public laïc son enseignement et ses recherches. Il ne saurait le faire qu’en prenant en considération les usages et les coutumes de la communauté universitaire qui ont le mérite d’ouvrir au débat et à la confrontation lorsqu’elles abandonnent une prétention à l’homogénéisation et à la normalisation des techniques des pouvoirs totalitaires.

Aller au contenu principal