Quelle est la place de la psychanalyse dans l’ensemble des sciences humaines traitant du problème religieux ?
Dans quelle mesure la psychanalyse est-elle applicable à la psychologie du groupe, de l’ethnie, du peuple ?
Est-il licite de comparer le rituel religieux et les obsessions névrotiques et quel enseignement tirer de cette comparaison ?
Quelle est, aux yeux de la psychanalyse, la fonction du récit mythique ?
Le rituel juif du Kol Nidré, la fonction du Schofar sont-ils particulièrement révélateurs d’un inconscient collectif ou bien faudra-t-il remettre en cause les théories de C. G. Jung ?
Quelle est la fonction des rituels religieux dans la survie historique du peuple juif ?
Les structures inconscientes du psychisme humain ont-elles une permanence indépendante de l’Histoire ?
Telles sont, parmi cent autres, quelques-unes des questions que Theodor Reik posait entre 1914 et 1919 dans les quatre conférences qu’il prononça à Berlin et à Vienne devant l’Association internationale de psychanalyse, et qu’il a plus tard commentées et réunies en un recueil d’essais.
La cohérence, la rigueur et l’honnêteté de la pensée de Reik ont conservé à ces essais toute leur actualité.
Même si l’information anthropologique de Reik comme d’ailleurs des premiers psychanalystes peut être aujourd’hui remise en cause, cela ne saurait diminuer la valeur historique d’un des premiers textes qui, avec ceux d’Otto Rank et de Géza Ròheim, fondèrent une nouvelle anthropologie.