Revue Francophone de Psycho- oncologie. Mai- Juin 2003, Volume 2, N° 1-2

Ce numéro présente de nouvelles rubriques. Il a été décidé de donner régulièrement une tribune aux associations qui soutiennent les personnes atteintes de cancer, afin de les faire connaître des professionnels.

Deux textes ont été sélectionnés sur le cancer chez l’enfant et vu par l’enfant. Daniel Oppenheim a une très longue pratique avec les petits et leurs parents. Il décrit les nombreux suivis avec eux et tente de sérier les différentes étapes du « travail de la maladie » conjoint. L’article de Patrice Guex, grâce aux concepts du modèle systémique, permet de mieux comprendre des fluctuations du groupe, atteint de plein fouet par le cancer. A la crise familiale et au regroupement premier des énergies, peuvent succéder un désengagement complet ou, au contraire, un surinvestissement de la maladie. Ces difficultés résultent de la forte ambivalence engendrée par l’enfant malade.

Cécile Flahault et coll. tentent d’utiliser un dispositif médiatisé pour améliorer la communication familiale. Ici ce sont les parents qui ont un cancer. 71 enfants et 61 parents vont participer à une séance vidéo. Le film expose le cas d’un homme qui se souvient qu’à huit ans, sa mère a eu un cancer. Ce court métrage est projeté dans deux conditions : des enfants, de tous âges (moyenne de 9 ans), le regardent ensemble. Des parents, dont l’un est atteint de cancer, le regardent de leur côté.

Chaque groupe aura, ensuite, une discussion et pourra poser des questions. Le questionnaire dont on prend connaissance à la fin de l’article montre une satisfaction des parents et des enfants. Pour les adultes, le film (et ses conséquences, en termes, par exemple, de consultation psycho-oncologique) a diminué les manifestations anxieuses des enfants et amélioré la communication intra et extra-familiale. Des travaux de ce type sont à encourager car le support de la vidéo est riche en réactions familières et rappelle le milieu familial, où chacun regarde la télévision et livre ses commentaires aux autres.

Serge Blondeau confirme, sur un plan plus historique et politique, les besoins de groupes aujourd’hui et met en garde contre le désir d’ouvrir des groupes comme une panacée à tous les problèmes. Pour lui, il doit toujours exister un temps préalable de réflexion avant d’opter pour la solution groupale.

Dans la catégorie des articles portant sur la psychopathologie des malades atteints de cancer, Michel Reich et al. établit une revue critique des instruments d’évaluation de la confusion mentale en cancérologie. Alain Ronson et son équipe, de l’institut Jules Bordet, abordent un autre sujet théorique et même éthique important, puisqu’il s’agit des troubles de l’adaptation avec humeur dépressive. L’observation clinique d’Anne Taquet permet d’illustrer sa revue de la littérature sur le suicide chez les patients atteints de cancer.

On retiendra que ce risque est plus élevé que dans la population générale et que des facteurs de vulnérabilité existent chez les hommes, les personnes de plus de 70 ans et celles qui ont plus de symptômes pénibles comme la douleur, principalement. Enfin, Loris Schiaratura et son équipe évoquent l’intérêt de questionner des femmes venant à une première consultation d’oncogénétique sur les motifs de leur consultation et sur la mémorisation des informations reçues.

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