Les rituels traditionnels de deuil, souvent extrêmement complexes, possèdent plusieurs fonctions :
aider le sujet, grâce à un soutien externe, d’origine culturelle, à surmonter des souffrances dépressives consécutives à la perte d’un être cher ; mais aussi, permettre au groupe social de s’introduire au cur de la psyché de l’individu et par là-même, le socialiser davantage, particulièrement dans des moments où la tentation d’isolement et de retrait est exacerbée.
Profitant d’une situation de tension sociale et de rééquilibrage du système social, le groupe saisit l’occasion de définir une nouvelle fois sa topographie rituelle, ses espaces métaphoriques : monde des morts, des esprits, des ancêtres et place des médiateurs consacrés – prêtres, guérisseurs, sorciers..
Cette problématique ethnopsychiatrique située à la frontière entre le rituel public et la souffrance dépressive privée, est ici abordée au travers des travaux actuels d’anthropologues,de psychanalystes, d’historiens des religions, d’éthologistes et de psychologues.