Les messianismes africains sont, par là même, mouvants et porteurs de multiples possibles. Ils peuvent se maintenir sur le plan de l’innovation essentiellement religieuse. Ils peuvent servir de refuge aux opposants “totaux” comme fut le cas en Côte-d’Ivoire après le cangement d’orientation politique du parti RDA, ou au contraire perdre leur combativité si un mouvement politique les contrôles et triomphe comme il advint au Congo avec l’intervention et les succès électoraux de l’abbé Fulbert Youlou ; choisi en tant que nouveau symbole d’unité et de renaissance.
Au départ, cependant, leur signification n’est pas équivoque. Ils rélèvent la prise de conscience d’un peuple qui se voit sans passé et sans avenir, qui réagit contre les atteintes à sa dignité. Ils expriment un besoin passionné de changement ; et parce qu’ils affirment le caractère universel de la dignité humaine, ils acheminent vers l’universel.