Cet excellent livre de synthèse est organisé en miroir : Etats-Unis et Europe. On peut considérer la sociologie américaine de l’immigration comme celle qui a produit les concepts archétypiques de la colonisation des pays neufs. A l’opposé, la sociologie européenne, notamment française, a produit des travaux significatifs sur les récentes migrations de travail, qui se sont avérées aussi des migrations de peuplement. Suivant un ordre chronologique et thématique, cet ouvrage aborde la fonction économique de l’immigration, le processus d’intégration sociale et nationale, les processus de différenciation et de domination ainsi que les modes de constitution des appartenances. En Europe, un fil rouge structure la condition des immigrés et de leurs descendants : le déficit de légitimité. La présence des premiers est souvent contestée, les seconds, quels que soient leurs efforts de conformité, restent suspects de vouloir se soustraire aux obligations d’intégration.