Michel Reynaud est psychiatre des hôpitaux et chef de service à Vichy.
Jean Bergeret est psychiatre-psychanalyste et professeur à l’université Lyon 2.
Le mental est avant tout un sujet et un individu social ; le soigner est dès lors autre chose que lui appliquer une technique thérapeutique.
Cette idée-force de l’ouvrage écarte d’emblée les vaines querelles théoriques, et souligne la dimension qualitative du vécu. C’est la seule manière, dans le domaine de la psychose, d’ouvrir la voie à une véritable relation médecin-malade et à une possible guérison.
L’approche du patient, la manière de prescrire, l’évaluation des effets thérapeutiques, se trouvent ainsi radicalement modifiées. C’est d’ailleurs pour rappeler cette dimension anthropologique et sociale de la maladie mentale que les auteurs ont choisi ce titre qui peut étonner, voir choquer : Soigner la folie.
De cette approche intégrative, bio-psycho-sociale, découle une organisation et un fonctionnement particuliers des institutions et des soignants, marqués par la différenciation des lieux de soins et des rôles.
Se gardant de tout verrouillage idéologique, les auteurs n’oublient pas de préciser les limites de leurs actions, comme le prouvent leurs réflexions sur la chronocité, sur les limites ou les déviations thérapeutiques, et prônent une clinique ouverte à l’événement : le hasard peut être créateur de sens, voire même ré-organisateur de l’existence du psychotique.