Poursuivant sa réflexion sur les interventions dans les cas de maltraitances à partir du travail de l’équipe de SOS enfants à Bruxelles, Emmanuel de Becker propose une modélisation de la prise en charge des familles où un enfant a été maltraité. Il réaffirme la nécessité de préserver le secret entre les différents professionnels intervenants, et précise les différentes étapes de l’évaluation. L’intervention, toujours faite à demultiples niveaux, doit permettre un échange entre les co-intervenants, pour une meilleure régulation des affects confrontés parfois à l’insoutenable. Exerçant dans une materbité de Genève, Thomas Will et francesco Bianchi-Demicheli constatent que cette image idyllique est loin d’être la réalité et que l’arrivée d’un entant n’est pas qu’une source de plaisir et de joie. Utilisant la technique de diffraction du langage, ils aident les mères à reformuler leur narration de la maternité, leur permettant de découvrir de nouvelles narrations plus fonctionnelles, ainsi que le montrent leurs deux vignettes cliniques. Fondateur d’un service d’aide aux victimes de sectes en Belgique, Jean-Claude Maes aborde des notions fondamentales telles que la définition du terme secte, des concepts de pré-adeptes, ou encore le jeu des appartenances… Il aborde enfin ses hypothèses systémiques concernant le phénomène sectaire, hypothèses susceptibles d’expliquer l’important développement du phénomène sectaire depuis une trentaine d’années. Depuis les débuts, où le thérapeute peine à se reconnaître lui-même comme thérapeute, jusqu’à l’expérience de la nécessité de trouver sa place dans une équipe, Anne Latteur choisit comme fil rouge la question de la co-intervention : Comment travailler avec mes collègues ? Elle interroge les institutions où elle travaille, le rôle et la place d’un soignant en formation. Elle interroge aussi les parents des enfants suivis, à l’aide d’un questionnaire.
Dans la lignée du constructivisme et de l’attention qu’il porte au processus, Fabienne Kuenzli-Monnard s’est intéressée à la façon dont le psychothérapeute met sa pensée en mots, ce qu’elle nomme réflexion-en-action. Soulignant combien la recherche (même qualitative) est difficile dans le domaine de la psychothérapie, elle propose une étude de la pensée pratique et de ses différences entre celle d’un novice et celle d’un expert. Et la différence qu’elle trouve entre les deux est, au-delà de la plus grande distance d’avec les théories qui soustendent sa pratique, la capacité plus grande de la réflexivité chez le psychothérapeute expert.
Nicole Lernout propose des illustrations de l’utilisation du cycle de l’ambiance (en tant que manière d’être au monde qui nous environne et avec qui nous rentrons en contact). Le schéma de l’alternance entre fusion/proximité et rupture/autonomie permet à ses patients, en individuel ou en couple, de réfléchir sur la cause du blocage qu’Ils ressentent dans une situation ou dans une autre.
(Article extrait de Nervure, Journal de Psychiatrie, n° 7 – Oct. 2006 : p. 4)