Victimes : du traumatisme à la restauration. Œuvre de justice et victimes Volume 2. Sous la direction de Robert Cario. Ecole Nationale de la Magistrature. L’Harmattan, 2003, 349 p.

La confrontation à un événement traumatisant induit des perturbations psychologiques de l’état de stress aigu à celui de stress post-traumatique. Ces évolutions s’observent autant chez l’adulte que chez l’enfant (F. Lebigot, L. Crocq et L. Bailly) et se manifestent lors de la plupart des victimisations, individuelles ou collectives, graves. Il en va ainsi en matière de violences intrafamiliales et, particulièrement, de violences conjugales (A. Gaudreault, F. Cherbit, A. Guilberteau) mais encore lors de harcèlement moral en milieu de travail (M. Debout), voire même lors de violences persistantes en milieu scolaire (C. Blaya).

La prise en charge des victimes doit être globale car, à défaut d’abonder les droits des victimes dans une stratégie intégrative d’empowerment et d’évaluer leurs préjudices (M.F. Steinlé-Feuerbach), les stigmates de la victimisation secondaire la marqueront davantage encore. C’est en ce sens que l’accompagnement psychologique (S. Gromb et de M.H. Canton), tout comme l’accompagnement social (N. Tercq) doivent être mis en œuvre dans l’immédiat, le post-immédiat, le moyen, voire le long terme. Un diagnostic généraliste doit être posé par l’un des Services d’aide aux victimes, regroupés au sein de l’Institut National d’Aide aux Victimes et de Médiation (INAVEM) (J.L. Domemech) et doit aboutir à des actions concertées, autant par les acteurs publics que privés, dans le cadre des politiques publiques interministérielles d’aide aux victimes (P. Mettoux). Ces politiques publiques, principalement pénales, ont fréquemment évolué sous la pression du secteur associatif de l’aide aux victimes mais aussi grâce aux combats menés pes les associations de victimes (F. Rudetzki).

En réactivant la victime dans tous les actes de la procédure pénale, la justice restaurative tente de ritualiser à nouveau la réponse sociale (S. Charbonneau et L. Walgrave). De manière plus ambitieuse, il importe de se demander comment, et à quelles conditions, il est possible de sortir de la violence faite aux victimes pour faire « œuvre de justice ». En ce sens, l’anthropologie relationnelle de la personne pourrait devenir le concept fondateur d’un agir communicationnel au service de la justice restaurative (M.L. Martinez).

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