Yves SINTOMER & Hans Peter MULLER (dir.) : « Pierre Bourdieu, théorie et pratique. Perspectives franco-allemandes »

Editions La Découverte, 2006. 25 €

Ce n’est pas un livre d’hommage, même si cette dimension n’est pas absente dans les contributions réunies. Il s’agit de prendre au sérieux l’oeuvre du plus grand sociologue français de la seconde moitié du XXe siècle en s’interrogeant sur ses apports et sur les tensions qui parcourent son oeuvre, en jetant sur celle-ci des lumières contrastées, en la comparant avec d’autres problématiques. La seconde ambition est d’interroger Pierre Bourdieu dans une perspective franco-allemande. Par décentrement, un tel regard permet de jeter de nouvelles lumières sur les sciences sociales françaises et sur les sciences sociales en général, sur Pierre Bourdieu et sur les questions qu’il a travaillées. Les rapprochements et les comparaisons que l’on trouve en constituent un exemple, Pierre Bourdieu y est notamment mis en regard avec Martin Heidegger, Ludwig Wittgenstein, Niklas Luhmann ou Jürgen Habermas. Le double éclairage franco-allemand propose un mélange entre des approches plus fidèles à la lettre de l’oeuvre de Pierre Bourdieu et d’autres plus distanciées. Il s’agit d’approfondir notre connaissance des travaux de Pierre Bourdieu et de tester leur valeur heuristique pour l’étude de nos sociétés. Les cinq premiers chapitres portent sur le cadre théorique général en détachant certaines notions, en effectuant des comparaisons ou en étudiant telle ou telle problématique. Une préoccupation théorique parcourt les autres contributions, avec le souci de travailler systématiquement les rapports qu’entretient la théorie avec les recherches empiriques. Les six chapitres suivants permettent de découvrir des pans de la réception de Bourdieu en France et en Allemagne, en sociologie et en histoire. Ils donnent des points d’appui pour un regard décentré.
Enfin, les deux derniers chapitres portent sur les rapports entre le savant et le politique.
Terrain privilégié des paradoxes et des mises en tension, alchimie complexe et fragile entre investissement narcissique et investissement objectal des liens, l’amitié, comme toute aventure humaine, comporte ses risques, ses mises à l’épreuve, ses impasses. Elle traverse la vie et est traversée par elle, avec ses crises et ses violences (S. Bourdet-Loubère, A. Piernikarch), mais aussi avec ses moments magiques et le plaisir à « être avec » (F. Hocini, C. Potel-Baranes).

(Article extrait de Nervure, Journal de Psychiatrie, n° 7 -Oct. 2006 : p. 9)

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