Présentation de l’éditeur
Pourquoi parler de la mort aujourd’hui ? Qu’est-ce que les anthropologues peuvent bien en dire ? Deux questions que le lecteur de cet ouvrage se posera sans doute. Ce livre – issu d’une recherche menée pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans le cadre du projet sur les disparus en temps de conflits – a deux buts. Le premier est de présenter la diversité des rites funéraires dans le monde d’aujourd’hui. Les textes peuvent être lus comme des études ethnographiques sur la mort. Le second est d’illustrer la multiplicité des regards que les anthropologues portent sur la mort, le deuil et les funérailles. Les articles présentent donc toute la richesse de l’anthropologie actuelle et soulignent qu’un même objet – la mort – donne lieu à des éclairages extrêmement divers. Toutefois, nombre de pratiques funéraires semblent obéir à des structures rituelles communes : la mort est souvent conçue comme un passage et traitée comme telle. La conclusion synthétise, dans la mesure du possible, les très riches contributions. On y verra que la mort n’est nulle part innocente, que, partout, le pouvoir s’en mêle, que la souffrance des endeuillés est toujours accompagnée par le groupe et que les cosmogonies – biomédiãale ou sorcellaire par exemple – donnent un sens à l’inquiétante étrangeté de la mort et suscitent des pratiques funéraires souvent apaisantes