Dialogue des cultures – Choc des civilisations ?

EQUIPE DE RECHERCHE : VOI(ES)X DE L’EXIL ET DES MIGRATIONS

COLLOQUE INTERNATIONAL : Dialogue des cultures – Choc des civilisations ?

MAISON DE LA RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES Université de Caen (25-27 septembre 2003)

Après avoir contribué à l’organisation à Caen d’un congrès sur le thème « Seuils, limites et marges », dont les actes viennent d’être publiés chez l’Harmattan, l’équipe de recherche « Voi(es)x de l’exil et des migrations » organisa du 26 au 28 septembre 2002 un colloque international ayant pour titre « Exil et migration : Histoire et actualité d’un phénomène universel ». Les actes de ce dernier colloque sont en cours de publication dans les « Presses Universitaires de Caen ».

Le thème de cette année tournera autour de la problématique des contacts culturels et de ce qu’ils peuvent engendrer comme phénomènes aussi bien chez les exilés/immigrés qu’au sein de la « société d’accueil ». Beaucoup d’écrivains des littératures de l’exil ou de l’immigration ont thématisé les différents cas de figure issus de la relation entre deux ou plusieurs cultures, et c’est la transposition poétique et littéraire de ces expériences, souvent individuelles, dans quelques littératures occidentales et orientales qui sera au centre des investigations des intervenants. Fidèle à sa vocation interculturelle et interdisciplinaire, notre équipe de recherche accordera également une place importante aux approches philosophique, sociologique et historique du dialogue des cultures, dans l’espoir de pouvoir reconstruire et analyser les expressions et cheminements de l’exil et des migrations. Elle se propose d’enquêter sur les différents modes de contact, d’échange, d’adoption, et d’intégration, mais aussi de choc, de rejet, de conflit et d’exclusion liés étroitement aux phénomènes de l’exil et des migrations.

Il ne s’agit pas de tomber dans le piège du darwinisme civilisationnel d’un Huntington qui a ses origines dans les idéologies du 19e et 20e siècles (Hegel, Nietzsche, Gobineau, Chamberlain, Spengler, Hitler, Rosenberg etc.) et de considérer les civilisations comme des entités plus ou moins monolithiques et l’histoire comme le théâtre de leurs affrontements dont l’issue ne peut être autre chose que l’asservissement ou l’élimination de l’altérité, mais de porter un regard critique sur l’histoire et l’actualité à la lumière de cette idée de « paix perpétuelle » développée par Kant dans sa philosophie de l’histoire, et qui nous incite à œuvrer pour l’institution d’une société d’Etats libres, seule capable de leur garantir de pouvoir transcender un jour ce stade du « bellum omnium contra omnes », que certains ont tendance à éterniser.

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