Les morts. (notice bibliographique)

Stéphane Audoin-Rouzeau, Bertrand d’Astorg, Alain Boureau, Dominique Clerc Maugendre, José de Faria Costa, Pierre Fédida, Edmundo Gomez Mango, Clarisse Herrenschmidt, Charles Malamoud, Patrick Merot, Pierre Pacaud, J.-B. Pontalis, Michel Schneider, Antonio Alberto Semi, Dominique Suchet, Emanuela Trevisan Semi, Stefan Zweig.

On ne rassemble pas les morts sans une très forte impression de les déranger.

Il y a ceux de tous les temps et de tous les lieux, la multitude et son effet mélancolique, comme un lent Déluge. Il y a la généalogie, qui raconte une histoire narcissique des morts : n’est-ce pas toujours à moi qu’elle aboutit ? Il y a d’autres rassemblements, impensables lorsqu’on en demande raison aux vivants. De la Grande Guerre et des génocides à la trivialité du fait divers, les morts inconnus cannibalisent l’âme, la mémoire, et même l’oubli. Avec ceux de nos vies, ils sollicitent les confins de la pensée, où leur voyage imaginaire fait une étape réelle. Nos rituels sont leurs demeures, religieuses ou laïques. Ils se reposent dans nos livres, se réveillent dans nos photos. Ils se plaisent aux langues disparues. Ils nous visitent en rêve. Ils fuient la théorie. On souhaite alors on ne sait quelle exactitude pour parler d’eux,

Morts aux postures contraintes et gênés par trop d’espace, ô vous qui venez rôder autour de nos positions.

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