Rachid BENNEGADI : « Un migrant peut en cacher un autre : L’acculturation : Qu’en est-il et quels sont les rapports culture-personnalité mis en jeu ? »

In : Enfances et cultures, 1986, Toulouse, Privat : 83-96

Rachid BENNEGADI est Psychiatre anthropologue, Centre Françoise MINKOWSKA (Paris), Secrétaire Général de la Section Transculturelle de l’Association Mondiale de Psychiatrie (WPA-TPS).

L’acculturation est un concept dont on n’a pas fini d’entendre, parler tant il est chargé de sens et tant il est diversement compris et utilisé. Ce mouvement qui consiste à aller « ad culturem » vers une culture suppose une mobilisation d’une situation vers une autre, sans pour autant que cela donne la moindre allusion à un point de départ ou un point d’arrivée : le mouvement d’acculturation est une réalité intangible que perçoit n’importe quel individu en situation interculturelle. C’est tout aussi simple que l’affirmation « on ne peut pas ne pas communiquer ». Le problème immédiat, c’est de ne pas s’orienter trop vite sur une idéologisation de ce concept : ce n’est donc pas obligatoirement aller « de bas en haut », du « sauvage » au « civilisé », du « primitif au civilisé » [17]. L’acculturation concerne autant l’Africain que le Maghrébin, l’Asiatique ou l’Européen, dès qu’ils se retrouvent en confrontation avec une autre culture : qu’il y ait des mécanismes douteux dans les processus menant parfois à l’ethnocentrisme camouflé ou le nationalisme généreux, nul ne peut le nier.

Les relations entre les hommes dépendent, bien sûr des relations entre les nations, entre les ethnies. Et les arguments socio économiques sont tout aussi recevables que la place de l’histoire. Mais ce champ là est du ressort des sociologues, des économistes et des historiens. Pour la part qui revient à leurs disciplines, beaucoup ont démonté les rouages et expliqué les motivations des partenaires en situation interculturelle [2] [5]. Pour le moment, essayons de dégager l’aspect psycho anthropologique de cette rencontre interculturelle, et voyons ce qui est mis en jeu. Lorsqu’on est confronté à des situations nouvelles, il faut réagir, il est nécessaire de décrypter le message extérieur. A cette fin, il faut d’abord s’intéresser au message, ensuite analyser avec sa propre grille de référence, puis produire un comportement qui lui même sera soumis au même processus par l’environnement. D’abord s’intéresser au message. En effet, il est possible d’être sollicité par une série de messages par l’environnement sans pour autant prêter attention à leur nombre, à leur intensité ou à leur contenu. Il faut qu’il y ait : soit un intérêt préalable à accélérer la communication, soit une exigence extérieure à communiquer, sinon l’intégrité psycho sociale de l’individu est mise en jeu.

Supposons ce préalable réglé et admettons que nous ayons affaire à une personne en situation d’écoute, de réception, car c’est dans son projet de vie, dans son scénario migratoire, et intéressons nous plus précisément à l’analyse d’items culturels par la grille de référence.

L’acculturation : une action

De quoi s’agit-il finalement ? D’un système original qui s’auto régule en utilisant le phénomène de l’interaction et s’alimente de l’énergie de deux entités biopsychosociologiques (les individus en interaction culturelle). Il est aisé d’admettre que l’individu qui cherche à interpréter un item culturel nouveau pour lui le fait à partir d’un système intérieur de références, issu de l’expérience que l’on a du tandem Culture/Personnalité. Chacun d’entre nous fonctionne avec background lorsqu’il est en situation d’acculturation : un item culturel extérieur ne prend son sens de message que lorsque, par son extériorité, il met en « crise » la mémoire psycho anthropologique. Il demande confirmation ou infirmation, et en fonction de cela, il existe plusieurs possibilités :

- soit l’item reste extériorisé et distancié avec ou sans rejet,

- soit l’item est « capturé » pour analyse et les résultats sont nombreux et non exhaustifs.

1. Emprunt de cet item dans un cadre conscient ou préconscient, avec répercussions sociales sans mobilisation importante.

2. Emprunt de cet item dans une acceptation plus large (une diffusion plus grande et des répercussions attendues au niveau psycho anthropologique).

3. Emprunt correct (la signification de cet item est comprise adéquatement sans malentendu culturel) et adoption de cet item sans reformulation. 4. Emprunt correct, adoption, mais reformulation avec modification de son utilité sociale et de sa symbolique.

5. Emprunt intériorise, analysé et réextériorisé avec mise à distance provisoire comme si le temps devait jouer son rôle et que la rencontre était soit précoce, soit tardive, en tout cas inutilisable pour le moment.

6. Emprunt intériorisé, analysé, réextériorisé, avec rejet total sans séquelles de cette confrontation.

7. Emprunt intériorisé, analysé, réextériorisé, avec rejet total avec séquelles de cette confrontation :
a) l’item mobilise une anxiété massive car révèle malgré soi la rigidité du système Culture Personnalité,
b) l’item mobilise une angoisse telle que cela peut dépersonnaliser l’individu ou l’obliger à réagir massivement en renforçant de manière lourde les propres items de défense de sa culture,
c) l’item mobilise une dynamique intéressante, telle que cela permet à l’individu de découvrir un mécanisme de ses défenses, qu’il rejette car il est effrayé, mais garde une nostalgie de cet événement.

8. Emprunt intériorisé, analysé, réextériorisé, avec rejet total mais utilisé comme catalyseur car provoque toute une démarche d’intérêt plus poussé sur les items de la propre culture qui étaient seulement intériorisés mais non pas discutés, argumentés 9 étayés.

On voit que sur cet exemple de confrontation, les résultats sont assez variés. Multiplions le nombre des items culturels et la situation sera de plus en plus complexe : en effet, une culture étant composée de plusieurs items culturels, il est probable que, dans certains cas, il y aura des emprunts de plusieurs items en même temps ou refus d’emprunter des lots, désir de choix dans l’intériorisation. Ce qui fait problème dans certains cas où la société d’accueil considère le lot comme à prendre ou a laisser, mais ne tolère pas que l’on puisse « manipuler », « choisir ».

Certains items couplés symboliquement ne seront pas acceptables dans l’analyse de « l’acculturant », certaines chaînes symboliques seront inacceptables car les items du début de la chaîne sont empruntables, mais le résultat de la combinaison de tous ces items n’est pas « supportable » à tel ou tel moment. Tout se passe comme si des contrats étaient proposés en permanence et qu’ils soient passés au crible avant d’accepter de négocier ou de s’asseoir à une table pour y apporter des amendements.

Alors qu’en est-il du crible : c’est le tandem Culture/Personnalité ? Ce rapport est devenu le centre des propos de la psycho anthropologie. Depuis toujours, les ethnologues, les anthropologues, les psychologues se sont posé cette question : quelle est la relation entre ces deux entités ? La culture renvoie au groupe, la personnalité renvoie à l’individu : est ce que la personnalité d’un individu est prédéterminée génétiquement quel que soit le groupe dans lequel il se développe, ou est ce que la culture (c’est à dire l’influence du groupe par le biais de la famille) façonne les traits de personnalité et leur donne une empreinte dont il faut sans cesse tenir compte, et plus précisément en situation transculturelle, en mouvement d’acculturation.

La culture

Définissons d’abord ce qu’on peut entendre par culture : c’est Tylor qui fut parmi les premiers à utiliser le mot culture et à le définir comme « Ce tout complexe qui comprend le savoir, les croyances, l’art, la morale, la loi, les coutumes et toutes autres capacités en habitudes acquises par l’individu en tant que membre d’un groupe social » [191]. Cette définition où n’apparaît quand même pas la notion importante de l’intégration de ce tout complexe par l’individu a été complétée par celle de Ralph Linton [12] : « Une culture est un ensemble de comportements appris ; elle est le résultat d’un comportement dont les éléments constituants sont partagés et transmis par les membres d’un groupe particulier ».

Clifford Geertz [8] disait plutôt Il faut voir la culture non pas comme des structures complexes de « patterns ». comportementaux, c’est à dire coutumes, usages, traditions, habitudes de groupes, mais comme un ensemble de mécanismes de contrôle, c’est à dire plans, formules, lois, instructions (ce que les informaticiens appellent des programmes) pour la gestion du comportement ». On peut dire que toutes les tentatives de définitions montrent des points communs :

1) la culture d’une société met à la disposition de l’individu des réponses toutes faites aux problèmes de la vie ;

2) la culture apporte également les moyens pour inter-réagir avec le monde environnant ;

3) la culture dispose aussi d’un ensemble de traditions religieuses et folkloriques qui permet d’orienter et de rassurer l’individu ;

4) la culture porte également son lot d’influences menaçantes (mauvais esprits, sorcellerie et autres) qui donne un aspect dangereux au monde environnant (Victor Barwouw) [4].

Il se dégage de tout cela que, d’une manière générale, nous avons tendance à utiliser le plus possible les stéréotypes de départ et il existe une résistance à admettre d’autres modes de comportement ou d’autres façons d’aborder le monde réel et le monde des valeurs.

La personnalité

Le concept de personnalité a lui aussi les définitions intéressantes et il aura fait couler beaucoup d’encre, particulièrement dans le monde des anthropologues. Il leur fallait une définition qui puisse être utile dans l’étude de ce rapport Culture/Personnalité : beaucoup ont abordé ce concept et Allport [3] analysa les définitions précédentes pour donner la sienne. La personnalité d’un individu est une organisation dynamique de ces systèmes psycho physiques qui sont à la base de son adaptation originale à l’environnement.

Devant la diversité des définitions selon les différentes écoles, (S. R. Maddi) proposa une classification [13] pour distinguer finalement trois grands modèles trouvés pendant l’étude des propos des psychologues et anthropologues sur la notion de personnalité.

1. Le modèle conflictuel

On y retrouve en général ceux qui pensent que la personne est toujours prise dans une situation conflictuelle entre des faces opposées et que cette situation nécessite toujours un compromis. Ce modèle implique quelque part un déterminisme depuis l’enfance, avec l’idée acceptée que la personnalité est déjà bien établie avant l’âge de six ans. Le sevrage, le dressage sphinctérien, les interdits sexuels influencent de manière significative la personnalité de l’enfant, puis le complexe d’Œdipe, la scène primitive et les menaces réelles ou imaginaires de la castration établiront des modes de comportement et de réactions qui auront une influence toute la vie. Le modèle freudien en est le type même.

2. Le modèle de l’accomplissement

Ce modèle fait l’hypothèse d’une seule et grande force située dans l’individu. Le conflit peut exister, mais il n’est ni incontournable ni permanent. La notion de self est un aspect fondamental dans ce modèle, et, pour concrétiser un désir, un besoin, il faut que ce soit dans le but de le faire approuver par son propre self et par les autres. C’est la notion d’accomplissement qui doit être mise en avant. Ce modèle a eu comme adepte des gens comme Carl Rogers [151 et Gordon Allport [3].

3. Le modèle consistant (dans le sens avoir de la consistance)

Dans ce modèle, peu importe si conflit il y a ou pas, ce qui compte, c’est l’existence de forces. En effet, le contenu de la personnalité est essentiellement de l’acquis, de l’appris et est le résultat d’un permanent feedback entre la personne et son interaction avec le monde. Georges A. Kelly [111 l’exprime au mieux en expliquant qu’une personne essaie toujours de prédire et de contrôler les événements en se fiant à ses vues personnelles, fruit de l’expérience du passé. Lorsque ces vues ne sont pas à la hauteur pour gérer la situation, l’individu fait l’expérience de l’anxiété qui peut le pousser à faire des modifications. Dans cet esprit, la notion de dissonance cognitive a été utilisée, entre autres par Abelson [1], pour qualifier. l’écart entre l’appréciation personnelle des événements et leur réalité. Dans ce modèle, il est clair que ce qui compte, c’est la part cognitive de l’individu qui doit se traduire par des attitudes et des opinions sur l’environnement.

Personnalité et changement socioculturel

Abordons maintenant la relation entre la culture et la personnalité, en réduisant la culture au système social. C’est à dire en particulier les relations qui se créent lorsque deux personnes ou plus sont en interaction. Le but de l’analyse ne se porte donc pas sur l’individu en tant que tel, mais sur certains aspects particuliers de l’interaction : les rôles (mari, citoyen, membre d’un confrérie), l’organisation sociale qui renvoie à des agrégats de rôles (un groupe, une famille, une administration, un clan, etc.).

Pour réaliser le lien entre la personnalité et le système social, N. J. Smelser et W.T. Smelser [16] pensent que : « une extériorisation sous forme de colère peut avoir un sens psychologique dans le sens où cela relève de tensions intrapsychiques et peut provoquer une réaction de cet individu à son propre accès de colère. Cette même crise peut aussi concerner le système social dans la mesure où cela influence les relations familiales et peut les transformer ». Concernant l’importance de l’acculturation, c’est à dire d’une personnalité en face d’une situation nouvelle, en situation de changement, Eriksson [6] insiste sur la notion de changement qui est centrale pour la personnalité. Smelser et Smelser analysent la notion de changement en distinguant « l’origine de la tension (obligeant l’individu à réagir), la réponse à cette tension, les tentations pour contrôler les réponses à la tension, et enfin l’émergence de processus de changement ». En fonction de l’origine de la tension, nous retrouvons les approches de plusieurs théoriciens de la personnalité :

- pour Rogers [151] par exemple, cette tension peut naître d’un hiatus important entre le « self » et le « self idéal » ;

- pour Jung [10] il s’agira d’un développement démesuré d’une fonction de la personnalité au détriment des autres (rappelons que Jung avait comme hypothèse la notion de quatre fonctions fondamentales : la pensée, le sentiment, la sensorialité et l’intuition) ;

- pour Freud [71], ce sera le conflit entre les demandes instinctuelles du « ça » et les contraintes morales du surmoi ;

- pour Adler et K. Horney [91], il faut plutôt tenir compte de l’isolement et du manque de soutien ;

- pour Sullivan [18], l’origine de la tension vient plutôt de la faillite anxieuse de la communication interpersonnelle.

En situation interculturelle, il est clair que l’origine de la tension ou du besoin est variée et tous les cas de figure sont possibles. On peut parler comme Rogers devant un migrant qui réalise brutalement que ses capacités personnelles (self) acquises dans sa culture ne lui permettent pas de répondre au « self idéal » qu’il s’est forgé dans son projet migratoire. Avec Jung, on comprendra le déséquilibre créé par un migrant privilégiant dans sa relation interpersonnelle l’aspect essentiellement cognitif ou essentiellement intuitif. Avec Freud, on peut imaginer que le rôle du surmoi étant modifié en situation migratoire, le conflit ne se pose plus dans les mêmes termes que dans le groupe ethnique (surmoi cruel ou surmoi plus permissif). La réaction peut se traduire par l’utilisation de mécanismes de défense en général, soit le déni de la tension, soit la projection de l’origine de cette tension ‘à l’extérieur de soi, soit le refoulement. Avec K. Horney, l’isolement et le manque de soutient inhabituel dans le groupe culturel provoque une situation de changement social (la migration en est un) et produit des comportements de soumission ou d’hostilité que l’on peut retrouver dans certaines attitudes fatalistes (« Je ne peux rien faire d’autre, c’est le destin… ») ou exagérément passives (« Décidez pour moi, c9est vous qui savez », etc.). Avec Sullivan, on est au plus proche de notre propos car il insiste sur la relation interpersonnelle source d’anxiété : le migrant en situation d’acculturation expérimente l’anxiété dans une relation interpersonnelle où le malentendu le guette. Le propre système de valeurs est remis en cause et exige l’émergence d’un processus d’adaptation. Ce processus de changement, d’adaptation est à comprendre sous plusieurs angles, selon que l’on se place dans l’optique des théories qui font appel à la notion de l’apprentissage ou à la notion du développement dynamique de la personnalité.

Si on apprend au migrant par quels moyens se socialiser (imaginons qu’on possède des cours sur la culture d’accueil), si on lui donne les conditions adéquates pour qu’il engramme ses informations et qu’il puisse faire des travaux pratiques, voilà comment avec Dollard et Miller [14] on peut imaginer le mouvement d’acculturation : ce serait une série d’expériences renforcées positivement qui permettraient le changement. Il y a,, en tout cas, des structures d’accueil qui sont peut être dans cette ligne théorique quand elles préconisent de favoriser l’insertion des migrants.

Par contre, pour les adeptes du développement dynamique, autant Freud qu’Erikson, qu’Adler, que Sullivan avec leurs approches différentes estiment que le changement demande des modifications plus en profondeur au niveau de la personnalité. Chez Freud, la notion de régression et de fixation à un stade de développement est la base du changement. Adler insiste plus sur les relations précoces familiales et leur influence sur la potentialité de l’individu, tandis qu’Erikson et Sullivan se démarquent de Freud en soulignant particulièrement la situation de l’adolescence. Pour Erikson, un adolescent qui aura construit un système de confiance en soi développera une identité solide, souple, capable de procéder à des changements sans trop de déstructuration de soi, de risque pour l’identité. Pour Sullivan, c’est plutôt la mise en place d’un « self system » opérationnel qui serait efficace.

Conclusion

On voit que cette acculturation qui paraissait ‘ si simple à définir à partir de ad culturem est en fait la partie cachée de l’iceberg car, en fonction des approches théoriques (qui sont toujours là pour alimenter ou accréditer telle ou telle valeur sociale ou culturelle), la démarche attendue ou possible du migrant (une personnalité en voie de changement) est difficilement prévisible.

Pour qu’une acculturation soit efficace (est-ce à dire qu’elle sera réussie ?) pour le migrant, faut-il lui proposer :

1) une psychanalyse ;
2) un apprentissage dans le style behaviouriste ;
3) une modification de son statut socio économique ; 4) un décryptage permanent des codes culturels mis en présence ;
5) une attitude soumise au système (voie vers l’assimilation) ;
6) une attitude hostile (voie vers le militantisme identitaire revendiquant la différence) ?

Jusqu’à présent, nous n’avons abordé que l’un des partenaires, c’est à dire le migrant en situation d’acculturation, de changement social ; mais quels que soient ses tentations, ses refus ou ses négociations, il est évident qu’il est en interaction avec un autre univers culturel, un autre système social ; celui de la culture d’accueil.

Bien volontairement, dans cet article, nous avions centré le propos sur le migrant qui, effectivement, peut en cacher un autre, dans le sens où, dans la mise en situation de changement socio culturel, ce qui se joue est essentiellement au niveau du rapport Culture/Personnalité : l’approche psycho anthropologique, en découvrant les multiples facettes de l’acculturation, permet de mieux comprendre la nécessité des réponses que donne le migrant dans son comportement social, la manière avec laquelle il contrôle ces réponses, et, enfin, ce qui donne un sens à la relation interpersonnelle, l’importance que revêt le feed back de la société d’accueil.

En conclusion, je parodierai P. Watzlawick [201] en m’interrogeant devant tout migrant qui déclarera qu’il ne se sent heureux que dans tel ou tel choix d’acculturation ; je lui dirai : « Que vous soyez heureux, c’est votre affaire, mais est-ce que cela vous fait du bien ? »

NOTES

[1] ABELSON, R., & COLLECTIF. – 1968. – Theories of cognitive consistency : a source book. Chicago, Rand Mac Nally.

[2] ABOU, S. – 1981. – L’identité ethnique. Relations inter-ethniques et problèmes d’acculturation. Paris, Editions Anthropos.

[3] ALLPORT, G. W. – 1937. – Personality. A psychological interpretation. New York, Henry Holt.

[4] BARNOW, V. – 1979. – Culture and personality. Homewood, The dorsey press, Dorsey series in anthropology, 3 rd ed. : p. 6

[5] BASTIDE, R. – 1971. – Anthropologie appliquée. Paris, Petite bibliothèque Payot.

[6] ERIKSON, E. H. – 1963. – Childhood and society. New York, WW Norton (traduit en français : Adolescence et crise. Paris, Flammarion, 1972).

[7] FREUD, S. – 1936. – Nouvelles conférences sur la psychanalyse. Paris, Gallimard.

[8] GEERTZ, C. – 1965. – « The impact of the concept of culture or the concept of man ». In : New views on the nature of man, Chicago, J. R. Platt Ed., University of Chicago Press : 93-118

[9] HORNEY, K. – 1942. – Self Analysis. New York, Norton.

[10] JUNG, C. – 1953. – Collected works, Vol. 12. Chicago, Routledge and Paul, X.

[11] KELLY, G. A. – 1955. – The psychology of personal constructs, Vol. 1 : « A theory of personality ». New York, WW Norton.

[12] LINTON, R. – 1945. – The cultural background of personality. New York, Appleton Century.

[13] MADDI, S. R. – 1976. – Personality theories : A comparative analysis. 3 rd ed., Homewood 111, The Dorsey Press.

[14] MILLER, N., DOLLARD, J. – 1950. – Personnality and psychotherapy : an analysis in terms of learning, thinking and cultures. New York, Mc Graw.

[15] ROGERS, C. – 1961. – On becoming a person. Houghton Mifflin, Boston.

[16] SMELSER, N. J., SMELSER, W. T. – 1964. – Personality and social systems. New York, Wiley.

[17] SPERBER, D. – 1968. – Qu’est-ce que le structuralisme ? Tome 3 : « Le structuralisme en anthropologie ». Paris, Ed. Seuil.

[18] SULLIVAN, H. S. – 1953. – The interpersonal theory of psychiatry. New York, Norton ed.

[19] TYLOR, E. B. – 1877. – Primitive culture. Researches into the development of mythology, philosophy, religion, art and customs, Vol. 1. New York, Henry Holt.

[20] WATZLAWICK, P. – 1984. – Faites vous-même votre malheur. Paris, Seuil.

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